En France, une start-up a élaboré un système de
propulsion pour hydroptère reproduisant les mouvements de la queue
des baleines. Selon ses créateurs, l’innovation permet de réduire
de 20% la consommation de carburant et donc, des émissions de gaz à
effet de serre (GES).
Un premier démonstrateur déjà finalisé et installé
Dans le contexte climatique actuel, la marine est l’un des secteurs
cherchant à s’adapter. Certaines sociétés tentent de développer
des systèmes de propulsion innovants, principalement dans le but
d’économiser du carburant et réduire la pollution. Citons Bluefins,
une start-up basée à Brest dont le communiqué (PDF en français /
3 pages) témoigne d’une collaboration avec l’Institut français de
recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). L’objectif ?
Mettre au point un système de propulsion s’inspirant de la
nageoire caudale des baleines, cette dernière utilisant
l’énergie houlomotrice (vagues).
A l’origine, le système de propulsion concerne les
hydroptères, un type de bateau dont la coque s’élève et se
maintient en équilibre hors de l’eau et ce, à partir d’une certaine
vitesse grâce à la portance de plans porteurs immergés (ou
foils).Cependant, l’innovation peut concerner plusieurs types de
navires. Comme le révèle le magazine Mer et Marine dans une
publication du 14 février 2025, la start-up vient de
finaliser son premier démonstrateur. Le système a été
installé sur le TSM Alizé de la société Thomas services maritimes
(TSM), un remorqueur ravitailleur releveur d’ancrage (AHTS) de 1
400 tonnes.

Crédits : Bluefins
Ainsi, le système se situant au niveau de la poupe (arrière) du
navire exploite simultanément deux phénomènes
physiques : les foils diminuant le frottement de la coque
sur l’eau et les mouvements des vagues. Dépourvu de moteur
thermique, ce même système est « zéro carbone » puisque
n’émettant aucun gaz à effet de serre.
Un défaut qui n’entache pas l’intérêt de l’innovation
Comme l’indique Bluefins, l’installation en question est
incapable d’assurer à elle seule la propulsion d’un
navire. Il n’est donc pas surprenant de voir les
responsables parler de système de propulsion auxiliaire. Autrement
dit, plusieurs moyens de propulsion doivent s’associer lorsqu’il
s’agit d’équiper un navire. Malgré ce détail, l’intérêt de cette
innovation est réel. En effet, installer le système sur un bateau
permet tout de même de réduire de 20% sa consommation en
combustible fossile comme le fioul lourd, ce qui est loin
d’être négligeable. Ceci va évidemment de pair avec une réduction
significative des GES, notamment le CO2, les oxydes de soufre (SOx)
et les oxydes d’azote (NOx). De plus, ce ratio est d’autant plus
intéressant si l’on considère les navires quant à leur durée de
vie.
Enfin, il faut savoir que l’initiative de Bluefins semble coller
à la mise à jour de la stratégie relative aux GES de l’Organisation
maritime internationale (OMI) en 2023. Plusieurs objectifs ont été
fixés à cette occasion, notamment une diminution de 40 % de
l’intensité carbone du transport maritime international
d’ici la fin de la décennie en cours.