Détestés par la plupart des humains, les cafards ne sont
clairement pas les bienvenus dans les logements, restaurants et
autres. Surtout présents dans les contrées tropicales, ces insectes
donnent parfois une impression de nous envahir. L’humanité
doit-elle apprendre à vivre avec les cafards ? Plusieurs raisons
poussent à le croire, notamment leur résistance accrue aux
insecticides et leur large répartition sur Terre.
Un insecte résistant et invasif
Les cafards (ou blattes) sont par nature des insectes
résistants. Selon une étude de 2023, ceux-ci auraient
survécu à la météorite ayant décimé
les dinosaures il y a plusieurs dizaines de millions d’années.
Aujourd’hui, ils sont partout sur Terre, particulièrement en milieu
tropical – sauf en Antarctique. Une autre étude parue en 2024
s’intéressait à leur colonisation du monde,
sous le prisme de la blatte
germanique (Blattella germanica), la plus répandue des
4 600 espèces de cafards connues à ce jour.
Par ailleurs, il faut savoir que ces insectes se reproduisent
très rapidement. En effet, la femelle peut pondre une oothèque – un
genre de coque – pouvant contenir en moyenne entre 12 et 25
œufs. Chez la blatte germanique, la femelle peut pondre
entre 3 et 6 oothèques et chacune d’elles peut contenir jusqu’à 50
œufs. Toutefois, la durée d’incubation est variable selon les
espèces et les conditions environnementales.

Un spécimen de blatte germanique (Blattella germanica)
Crédits : Lmbuga / Wikipedia
Le problème de la résistance aux insecticides
Outre leur très large répartition et leurs capacités de
reproduction exceptionnelles, les cafards inquiètent en raison de
leur résistance naturelle aux insecticides. En
effet, ceux-ci sont capables de métaboliser rapidement les
substances toxiques et donc, de développer des mécanismes de
défense face aux produits chimiques. Depuis plusieurs décennies,
les experts en lutte antiparasitaire éprouvent donc de plus en plus
de difficultés à en venir à bout.
D’une manière générale, la lutte contre les cafards se base sur
l’utilisation d’insecticides chimiques. Si ces traitements
s’avèrent efficaces un temps, les insectes développent
progressivement des mutations génétiques leur permettant
de survivre. Face à cette résistance accrue des cafards aux
insecticides, il devient essentiel d’explorer des alternatives plus
durables et plus efficaces. Diverses solutions existent ou sont
encore à l’étude, par exemple des pièges non toxiques, des méthodes
de lutte biologique ou encore, des traitements thermiques.
En attendant qu’une solution miracle fasse son apparition à
l’avenir, l’humanité doit apprendre à vivre avec les cafards.
Cependant, il est important de souligner que limiter leur
prolifération reste possible. Ces astuces sont assez
simples, notamment réparer les fuites d’eau, limiter l’exposition
de déchets organiques à l’air libre ou encore, boucher les fissures
et autres passages potentiels.