La superficie de la célèbre zone humide tropicale du sud
de la Floride que l’on nomme « Everglades » n’a cessé de
se réduire durant le XXe siècle. Toutefois, un projet mis en place
depuis l’an 2000 a pour objectif d’inverser la
situation.
Pourquoi cette région a t-elle décliné ?
Inscrit au patrimoine de l’UNESCO, le Parc
national des Everglades n’est autre que la plus grande
réserve de nature sauvage subtropicale du continent
nord-américain. Couvant aujourd’hui un peu plus de 6 000 km², ce
parc se trouve au sein de l’écorégion baptisée sobrement Everglades
dans le sud de la Floride,
couvrant une superficie d’environ 20 000 km². Cette surface s’est
fortement réduite durant d’un siècle mais la situation pourrait
changer dans un avenir plus ou moins proche. Le sujet est notamment
traité dans l’ouvrage
Au début du XXe siècle, le gouverneur de la Floride
soutient un imposant drainage de la zone afin
d’irriguer les exploitations agricoles mais également, gagner des
terres pour le développement urbain. Il s’agit également d’éviter
le débordement du lac Okeechobee. Ainsi, des canaux sont construits
afin de déverser ses eaux dans l’océan Atlantique. Deux décennies
plus tard, une digue voit le jour autour de ce même lac, suite à de
nouveaux risques de débordement en raison d’une
série d’ouragans ravageurs. En 1928, les autorités autorisent la
construction d’une route – le Tamiami Trail – afin de relier les
villes de Tampa et Miami. Néanmoins, la route est devenue un
nouvel obstacle à l’écoulement de l’eau.
A la fin des années 1940, d’importants dégâts humains et
matériels suite au passage d’autres ouragans. Les autorités
battissent alors un énorme réseau de barrages, digues et
stations de pompage, drainant cette fois la moitié de la
superficie des Everglades. Une aire agricole couvrant environ 3 000
km² voit ensuite le jour, principalement pour la culture de la
canne à sucre. Dans les années 1960, un canal de neuf mètres de
profondeur à débit rapide est aménagé afin de canaliser environ 80
kilomètres de méandres de la rivière Kissimmee. L’objectif ?
Réduire les risques d’inondation des plaines de la zone lors des
crues. Viennent ensuite l’aménagement d’autres canaux et digues,
divisant une région intégrant désormais des zones de
conservation de l’eau.

Carte de la région des Everglades (2010).
Crédits : NOAA / U.S. Census Bureau / Wikimedia
Commons
Prise de conscience et projet de restauration
Dans les années 1970, les autorités comprennent que la situation
se dégrade. Désormais, l’eau douce ne s’écoule plus du tout
facilement vers le sud et l’eau de mer augmente les taux de
salinité au niveau des estuaires, impactant la faune et la
flore. Dans les Everglades, la qualité de l’eau baisse en
raison du ruissèlement des eaux usées provenant de l’agriculture
ainsi que des eaux pluviales ayant traversé les zones urbaines. En
1998, une portion de 1,6 km soigneusement choisi fait l’objet d’un
surélèvement. Ceci permet alors de rétablir l’écoulement de l’eau
vers le sud.
En l’an 2000, le Congrès américain adopte le Comprehensive Everglades Restoration
Plan (CERP). Il s’agit ci d’un projet sur plusieurs décennies
intégrant de nombreux chantiers à travers la région : destruction
de plusieurs centaines de kilomètres de route et rebouchage de
canaux. Le but est ici de restaurer environ 220 km² de
marécages dont l’asséchement remonte aux années 1960.