Vous avez
certainement déjà ressenti cette sensation de « trop plein » après
un festin. Mais avez-vous déjà imaginé à quel point votre estomac
peut réellement se dilater pour accueillir toutes ces délicieuses
bouchées ?
La capacité de l’estomac : une
poche flexible
L’estomac humain est
une véritable prouesse de flexibilité. En temps normal, un estomac
vide ressemble à une petite poche repliée sur elle-même, d’une
taille similaire à une canette de soda, c’est-à-dire environ 0,5
litre. Mais dès qu’on commence à manger, cet organe commence à se
dilater pour accueillir le volume de nourriture et de liquides qui
y sont ingérés.
Lors d’un repas,
l’estomac peut augmenter sa taille jusqu’à 2 litres. Et dans des
cas extrêmes, comme chez les mangeurs compétitifs, il est même
capable de se dilater jusqu’à 4 litres. C’est donc un organe
étonnamment extensible, capable de s’adapter à l’énorme quantité de
nourriture que l’on peut ingérer lors de certaines occasions. Mais
comment cela fonctionne-t-il au juste ?
Un processus impressionnant
de distension
L’estomac est
recouvert de plis internes appelés rugae, qui lui permettent de se dilater pour accueillir
de grandes quantités de nourriture. Ces plis sont très importants,
car ils permettent à l’estomac de s’étirer sans se déchirer. En
fait, c’est l’élasticité de ses parois musculaires qui joue un rôle
clé. Le muscle lisse de l’estomac, qui compose la majorité de ses
parois, est capable de se contracter et de maintenir ces
contractions pendant longtemps, même après un étirement important.
Cela permet à l’estomac de faire de la place pour de nouvelles
bouchées.
Lorsque l’estomac est
rempli, il envoie des signaux au cerveau via des nerfs (notamment
le nerf vague) pour indiquer que la satiété est proche. Ce
processus, appelé tonus
myogénique, permet à l’organe de se remplir et de se vider de
manière efficace, tout en contrôlant l’inconfort lié à une trop
grande distension.

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L’hormone de la faim : un
régulateur de taille
La sensation de faim,
ou au contraire de satiété, est en grande partie régulée par des
hormones. La ghréline, surnommée l’hormone de la faim, est
produite principalement par l’estomac. Elle incite notre cerveau à
manger lorsque l’estomac est vide. Cependant, une fois que l’on
commence à manger, cette hormone est inhibée, et des hormones de
satiété comme la leptine
prennent le relais, signalant à notre cerveau que nous avons assez
mangé.
Cela explique
pourquoi il est parfois difficile de s’arrêter avant d’avoir
atteint une sensation de « trop-plein » : les signaux
hormonaux n’ont pas le temps de réagir à la vitesse à laquelle nous
mangeons. Si vous mangez trop vite, ces hormones n’ont pas le temps
de prévenir votre cerveau que vous êtes rassasié, ce qui peut
entraîner un estomac plus plein qu’il ne devrait l’être.
Quand l’estomac ne suit pas :
les risques de suralimentation
Manger en grande
quantité n’est pas sans conséquence. Une distension excessive de
l’estomac peut entraîner des douleurs et un inconfort notable,
surtout si l’on ingère beaucoup trop rapidement. Dans les cas
extrêmes, comme ceux observés chez les mangeurs compétitifs, une
trop grande quantité de nourriture peut entraîner des complications
plus sérieuses. Cela inclut des tensions sur le pancréas et une
compression des intestins, parfois même des visites aux
urgences.
Les repas copieux,
comme ceux que l’on consomme lors des fêtes ou des dîners de
famille, peuvent également entraîner des reflux acides, une
sensation de brûlure qui survient lorsque l’estomac est trop plein.
Pour éviter cela, les gastro-entérologues recommandent de manger
lentement et de prendre des pauses pendant les repas. Cela permet à
votre corps de réguler naturellement la digestion et d’envoyer les
signaux de satiété au bon moment.