Une société japonaise a récemment développé un système
inédit se basant sur des drones afin de déclencher et guider des
éclairs. L’objectif ? Protéger les infrastructures et les personnes
mais à terme, il s’agira également de stocker et réutiliser
l’électricité des éclairs.
Des drones équipés de cages résistantes
Au Japon chaque année, les éclairs engendrent des
dégâts évalués entre 700 millions et 1,4 milliard de dollars.
Or, il s’avère que les paratonnerres traditionnels sont
contraints par une utilisation et une portée
limitées, surtout dans certains endroits où leur
installation est difficile, par exemple les parcs éoliens et les
espaces dédiés à l’accueil d’événements en plein air. Par ailleurs,
mêmes les lieux équipés ne sont pas totalement à
l’abri, notamment les zones urbaines et autres
infrastructures importantes.
La Nippon Telegraph and Telephone Corporation (NTT), leader du
marché japonais des télécommunications, a mis au point un système
innovant. Comme le révèle un communiqué publié le 13 avril 2025,
il est ici question d’une technique de pointe ayant recours à des
drones pour surveiller les nuages d’orage, déclencher des
éclairs de manière intentionnelle et les détourner en
toute sécurité.
Plus précisément, les drones parviennent à faire
fluctuer les champs magnétiques et ainsi, attirer les
éclairs en altitude. Souvent, les engins sont eux-mêmes frappés par
la foudre. Toutefois, les ingénieurs ont fabriqué des cages
résistantes capables d’absorber 98% de la puissance
électrique des éclairs. Le dispositif peut également
supporter une intensité de 150 kA, c’est à dire cinq fois plus que
la foudre elle-même.
Crédits : Nippon Telegraph and Telephone Corporation
(NTT)
Des tests très prometteurs
La NTT a procédé à des tests concluants en conditions
réelles en décembre 2024 et janvier 2025, à Hamada
(préfecture de Shimane) et ce, avec la collaboration de la société
Fujitsu. Les chercheurs ont utilisé un millimètre de champ
électrique afin de suivre force du champ électrique, avant de faire
voler un drone équipé de sa cage à une hauteur de 300 mètres. Un
nuage se trouvant à proximité a ensuite augmenté le champ
électrique et un éclair a soudainement frappé le drone, après le
déclenchement d’un interrupteur au sol relié à l’engin. Après la
frappe, le drone est resté stable en plein vol tandis que la cage a
permis de dévier le courant loin des composants
vitaux. Un autre test concernait le contrôle aérien des
éclairs dans les zones urbaines.
« À l’avenir, ces résultats devraient contribuer à la
recherche sur la génération des éclairs, un phénomène encore
partiellement compris, et à la réduction des dommages causés par
les éclairs aux villes et aux personnes. », peut-on lire
dans le communiqué.
Si ces premiers tests sont très prometteurs, les chercheurs
focalisent leur attention sur les prochaines étapes du projet. Ces
dernières seront relatives à l’amélioration de la précision
de la prédiction des éclairs et à la compréhension de la
formation des éclairs. Cependant, la NTT désire aller encore plus
loin en tentant de stocker puis réutiliser l’électricité des
éclairs préalablement provoqués et déviés.
