Dernièrement, un collectif d’investigation sur le
changement climatique et un célèbre quotidien britannique ont mené
une enquête. Selon ces travaux, Amazon, Google et Microsoft
continuent de construire des data centers et ce, dans des régions
déjà très impactées par la sécheresse.
De plus en plus de projets de data centers
Les centres de données (ou data centers) sont un lieu où se
trouvent les équipements constitutifs d’un système
d’information, à savoir les serveurs, ordinateurs
centraux, baies de stockage etc. De nombreuses sociétés y ont
recours et notamment, les géants de la tech que sont Amazon, Google
et Microsoft. Ces sociétés ont récemment fait l’objet d’une
enquête publiée par le collectif
SourceMaterial le 9 avril 2025.
Le principal problème que souligne cette enquête conjointement
menée avec le quotidien britannique The Guardian n’est autre que la
forte consommation en eau des data centers. Néanmoins, ces travaux
pointent un autre phénomène : la poursuite du développement de data
centers dans des zones du globe où la sécheresse fait
malheureusement des dégâts.
SourceMaterial indique avoir compilé de nombreuses informations
afin de déterminer les emplacements des 632 data centers actuels
d’Amazon, Google et Microsoft (voir carte ci-dessous). De plus, ce
nombre devrait augmenter de 78% dans un avenir proche afin de
répondre aux besoins croissants de l’IA
générative.

Crédits : SourceMaterial / The Guardian
Des populations locales mécontentes
Le collectif a contacté les trois géants et seul Amazon n’a pas
répondu à l’appel. Microsoft a affirmé que 42% de l’eau utilisée
pour refroidir ses data centers provenait de zones en
situation de stress hydrique. Chez Google, 15% de la
consommation en eau pour les centres de données est prélevée dans
des lieux en proie à de fortes pénuries d’eau. Par
ailleurs, il faut comprendre que la construction de data centers en
zone sèche n’est pas le fruit du hasard. En effet, l’objectif est
de fuir les zones humides afin d’éviter le risque de
corrosion des métaux.
Les citoyens sont évidemment mécontents en raison des
énormes quantités d’eau et d’énergie consommées,
notamment en Espagne où se situent les plus imposants projets de
data centers du continent. En revanche, les sociétés ont affirmé
vouloir apaiser les tensions en assurant une « compensation en
eau » pour les populations locales et les écosystèmes. Amazon
prévoit de devenir « positif en eau » d’ici
2030 et pour l’instant, compenserait sa consommation
actuelle à hauteur de 41%.
Enfin, Microsoft et Google tentent aussi de faire des efforts.
En 2018, Microsoft avait essayé d’immerger un data center en
mer, une manière de réduire le coût de consommation énergétique
et d’envisager une implantation plus prés des littoraux. En 2020,
il a été démontré que Google agissait pour réduire l’impact en CO2 de ses data
centers. Néanmoins, il semble que le problème de l’eau
reste entier.