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Vous ne dormez pas beaucoup la nuit ? Vous êtes (peut-être) porteur de cette mutation !

Vous ne dormez pas beaucoup la nuit ? Vous êtes (peut-être) porteur de cette mutation !

  • samedi 17 mai 2025
  • 5

Le sommeil, un
besoin vital pour tous les êtres humains, reste une énigme pour les
scientifiques. Si pour la majorité d’entre nous, une bonne nuit de sommeil signifie
entre 7 et 9 heures de repos, d’autres se contentent de bien moins,
parfois seulement 3 ou 4 heures par nuit, sans en souffrir. Et si
cette capacité exceptionnelle à se reposer en si peu de temps
n’était pas une simple question d’habitude, mais bien une question
de génétique ? Une récente étude a mis en lumière une mutation
spécifique qui pourrait expliquer pourquoi certaines personnes
n’ont pas besoin de dormir autant que la moyenne.

Le court sommeil naturel : un
phénomène fascinant

Certaines personnes,
surnommées « court dormeurs naturels » (NSS pour
Natural Short Sleepers),
ont la capacité rare de dormir bien moins que la norme sans
éprouver de conséquences néfastes sur leur santé ou leurs capacités
cognitives. Alors que l’on sait que la privation de sommeil peut
entraîner de sérieux problèmes de santé – tels que des maladies
cardiaques, l’obésité, la dépression ou encore un affaiblissement
des fonctions cognitives – ces individus semblent échapper à ces
effets, même après avoir dormi seulement quelques heures. Une étude
récemment publiée dans le Proceedings of the
National Academy of Sciences
pourrait bien expliquer
pourquoi.

Une mutation génétique
découverte chez un court dormeur

L’étude en question
s’est concentrée sur un individu de 70 ans, en bonne santé et ayant
toujours été actif. Malgré une période de sommeil auto-déclarée de
seulement 3 heures par nuit, des enregistrements plus détaillés ont
révélé qu’il dormait en moyenne 6,3 heures chaque nuit. Une analyse
approfondie de son ADN a permis aux chercheurs de découvrir une
mutation dans le gène SIK3 (kinase 3 induite par le sel), un gène
qui joue un rôle essentiel dans la régulation du sommeil et de
l’éveil.

Plus précisément, il
s’agissait de la mutation SIK3-N783Y, qui semble influencer la
durée du sommeil en modifiant la structure de la protéine associée
à ce gène. Pour confirmer cette hypothèse, les scientifiques ont
ensuite effectué des expériences sur des souris de laboratoire en
introduisant cette même mutation génétique. Résultat : les souris
mutantes ont dormi 30 minutes de moins que les autres souris,
confirmant ainsi l’effet de cette mutation sur la durée du
sommeil.

Pourquoi cette mutation
rend-elle les gens moins enclins à dormir ?

Pour mieux comprendre
les effets de cette mutation, il est important de savoir ce que
fait le gène SIK3 dans le corps. Ce gène est responsable de la
régulation de certaines protéines qui contrôlent la durée et la
profondeur du sommeil. Lorsqu’il est modifié, il semble affecter
l’équilibre entre les cycles de sommeil et d’éveil, rendant ainsi
l’individu moins dépendant des heures de sommeil nécessaires pour
une bonne santé.

Les chercheurs ont
découvert que cette mutation modifie la structure de la protéine
SIK3, perturbant ainsi sa capacité à transférer des molécules de
phosphate entre les protéines. Ce changement pourrait expliquer
pourquoi certains individus, même avec un sommeil réduit, ne
présentent pas les effets typiques du manque de sommeil, comme la
fatigue excessive ou les troubles cognitifs. En d’autres termes, la
mutation SIK3-N783Y pourrait rendre leur organisme plus résistant
aux effets négatifs d’un sommeil insuffisant.


homme dormir lit cycle de sommeil chambre réveil mutation

Crédits : Jelena Danilovic/iStock

Implications pour la
recherche sur le sommeil

La découverte de
cette mutation ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre le
sommeil et ses régulations biologiques. Jusqu’à présent, la science
du sommeil s’est principalement concentrée sur l’importance de
dormir entre 7 et 9 heures par nuit pour maintenir une bonne santé.
Cependant, cette étude suggère que la génétique pourrait jouer un
rôle crucial dans la façon dont nous gérons notre besoin de
sommeil. Les court dormeurs naturels, par exemple, possèdent une
sorte de « système de gestion du sommeil » qui les rend capables de
fonctionner correctement sans avoir besoin d’autant de repos que la
moyenne des gens.

Cette découverte
pourrait avoir des applications cliniques importantes. Par exemple,
elle pourrait aider à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents
aux troubles du sommeil, tels que l’insomnie ou l’apnée du sommeil.
En outre, la recherche pourrait mener au développement de nouvelles
approches thérapeutiques pour améliorer la qualité du sommeil chez
les personnes souffrant de troubles du sommeil, en ciblant
spécifiquement les mécanismes génétiques impliqués.

Vers des traitements
personnalisés pour le sommeil ?

Les avancées dans la
génétique du sommeil offrent un aperçu fascinant de la façon dont
nos corps régulent ce besoin fondamental. Si des mutations
similaires à SIK3-N783Y existent chez d’autres individus, cela
pourrait expliquer pourquoi certains sont naturellement plus
résistants aux effets du manque de sommeil. À l’avenir, ces
découvertes pourraient conduire à des traitements personnalisés,
permettant à ceux qui ont des troubles du sommeil de mieux
comprendre leurs propres mécanismes biologiques et d’adopter des
stratégies thérapeutiques plus ciblées.

En fin de compte,
cette étude nous rappelle que le sommeil, loin d’être une simple
routine biologique, est une fonction complexe, influencée par des
facteurs génétiques encore largement méconnus. Alors, la prochaine
fois que vous vous demandez si vous dormez assez, il pourrait bien
y avoir une explication génétique derrière tout cela.

Ainsi, la science
nous révèle peu à peu que les besoins de sommeil ne sont pas
universels et que, peut-être, vous faites partie de ces personnes
exceptionnelles pour qui dormir moins ne veut pas dire se sacrifier
en termes de santé et de bien-être.

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