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Vos émotions les plus sombres ont un super-pouvoir caché : découvrez lequel !

Vos émotions les plus sombres ont un super-pouvoir caché : découvrez lequel !

  • jeudi 1er mai 2025
  • 5

Les émotions
négatives sont souvent considérées comme des ennemis à fuir, des
obstacles à surmonter pour atteindre un bonheur sans faille. La société
moderne nous encourage à vivre dans un état de bien-être constant,
valorisant l’optimisme et la positivité. Cependant, il est temps de
remettre en question cette approche. Et si, au lieu de fuir la
tristesse, la colère ou l’anxiété, nous apprenions à les comprendre
et à les accepter ? Selon les recherches actuelles, nos émotions
sombres ne sont en effet pas seulement des perturbations
passagères, mais des signaux importants qui nous aident à naviguer
dans la vie. Plutôt que de chercher à les éliminer, nous devrions
apprendre à les gérer et à en tirer des enseignements.

La naissance des « péchés
capitaux » : une tentative de régulation des émotions

L’idée de rejeter les
émotions négatives n’est pas nouvelle. Dès le 9e siècle après
J.-C., un philosophe chrétien, Évagre le Pontique, en exil dans le
désert, a commencé à classer certaines émotions comme des obstacles
à la spiritualité. Il les considérait comme des perturbations de
l’esprit, des vices qu’il fallait extirper pour atteindre une vie
pure et en harmonie avec Dieu. Ces émotions étaient l’envie, la
luxure, la gourmandise, la paresse, la colère, l’avidité,
l’orgueil, la vaine gloire, et même le désespoir.

Ces enseignements
d’Évagre ont donné naissance à la liste des sept péchés capitaux,
révisée plus tard par le pape Grégoire Ier. Mais, en les désignant
comme des « péchés », Évagre et Grégoire ont d’une certaine manière
attribué à ces émotions une nature malveillante, à éradiquer pour
accéder à un état supérieur. Et cette notion a persisté à travers
les siècles.

Les émotions négatives : des
alliées mal aimées

Et si, au lieu de
considérer nos émotions négatives comme des ennemies à éradiquer,
nous apprenions à les écouter et à les apprivoiser ? C’est le
message porté par le psychologue Ethan Kross, spécialiste en régulation
émotionnelle. Pour lui, croire qu’on peut — ou qu’on doit — vivre
sans tristesse, colère ou anxiété est non seulement irréaliste,
mais profondément contre-productif. « Si votre objectif est de
vivre une vie exempte de ces émotions, vous échouerez, car elles
font partie intégrante de notre fonctionnement
»,
explique-t-il. « Et même si vous y parveniez, ce serait
indésirable, car ces émotions ont une fonction
. »

Cette fonction, c’est
celle d’un système d’alerte interne. À l’image de la douleur
physique, qui nous pousse à consulter en cas de blessure, les
émotions négatives nous signalent que quelque chose ne va pas. La
tristesse nous invite à ralentir et à intégrer une perte, la colère
peut déclencher une action face à une injustice, et l’anxiété nous
prépare à faire face à une menace. En ce sens, elles ne sont pas
des dysfonctionnements, mais des outils d’adaptation.

Kross pousse même la
comparaison plus loin : il évoque une maladie rare dans laquelle
les personnes ne ressentent aucune douleur physique. Si cela peut
sembler enviable au premier abord, c’est en réalité extrêmement
dangereux — ces personnes peuvent se brûler, se fracturer ou se
blesser sans en avoir conscience. De la même manière, une vie sans
émotions négatives nous exposerait à des risques psychologiques
importants. Nous serions incapables d’identifier ce qui ne va pas,
et donc de nous ajuster, de nous défendre, de grandir.

Repenser notre
rapport aux émotions, c’est aussi les considérer comme des
informations plutôt que comme des perturbations. La tristesse, par
exemple, n’est pas qu’un poids : c’est un signal de recul,
d’introspection. La colère, si elle est bien canalisée, peut
devenir un moteur de changement. Même l’envie, tant diabolisée,
peut nous motiver à nous dépasser et à progresser. Ce que propose
Kross, ce n’est pas de glorifier la souffrance, mais de réhabiliter
son sens. Cesser de combattre ces émotions, c’est apprendre à vivre
avec elles — et parfois, grâce à elles.


émotions

Crédit :
iStock


Crédits : nemchinowa/istock

Accepter et comprendre,
plutôt que fuir

La clé, selon Kross,
est de comprendre et d’accepter ces émotions, sans chercher à les
fuir. « Les émotions négatives ne sont pas un problème à
résoudre
« , explique-t-il. « Elles sont des
informations importantes, qui, lorsqu’elles sont vécues dans les
bonnes proportions, peuvent nous aider à mener une vie plus riche
et plus épanouie
. »

Il propose ainsi de
reconsidérer des émotions comme la colère, l’anxiété ou la
tristesse comme des alliées, et non comme des ennemies.
« Lorsque vous changez votre modèle mental pour comprendre
que ressentir ces émotions fait partie de l’expérience humaine,
vous transformez radicalement votre expérience de
vie
. »

Une émotion négative,
vécue dans sa juste mesure, nous offre des enseignements précieux.
Par exemple, la comparaison sociale, souvent perçue comme un vice,
peut être un levier de motivation. En nous comparant à ceux qui
réussissent, nous pouvons trouver l’inspiration nécessaire pour
atteindre nos propres objectifs.

Des outils pour gérer nos
émotions

Pour gérer ces
émotions de manière saine et efficace, il est essentiel
d’expérimenter différents outils et stratégies. La science a révélé
que des méthodes comme la méditation, l’écriture dans un journal,
l’exercice physique, ou même l’évitement conscient de certaines
situations peuvent être très efficaces pour réguler nos émotions.
Cependant, il n’existe pas de méthode universelle ; chaque individu
doit trouver ce qui fonctionne pour lui.

Les chercheurs sont
convaincus que, grâce à une meilleure compréhension des émotions et
des outils de régulation émotionnelle, nous pouvons vivre de
manière plus sereine et équilibrée, en accueillant aussi bien les
émotions positives que négatives.

En résumé : vivre avec nos
émotions, plutôt que contre elles

Plutôt que de fuir
notre « côté obscur », apprenons à le comprendre et à en
tirer parti. Les émotions négatives ne sont pas là pour nous punir,
mais pour nous informer et nous guider. En acceptant cette réalité
et en nous armant des bonnes stratégies, nous pouvons transformer
nos émotions en alliées puissantes et équilibrer nos vies de
manière plus saine.

Alors, la prochaine
fois que vous ressentirez de la colère ou de la tristesse,
rappelez-vous : ce ne sont pas des ennemis à éradiquer, mais des
messagers à écouter et à comprendre.

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