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Une nouvelle étude clarifie les idées fausses sur le dodo

Une nouvelle étude clarifie les idées fausses sur le dodo

  • lundi 19 août 2024
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Le dodo, cet oiseau emblématique d’île Maurice dont l’image a longtemps été ternie par des stéréotypes sur sa lenteur et sa maladresse, est en réalité bien différent de la perception populaire. Une étude récente met en lumière des aspects fascinants de cet animal disparu, bousculant les idées reçues et révélant des caractéristiques qui témoignent de sa puissance et de son agilité. 


Un oiseau emblématique

Le dodo était un oiseau de taille moyenne, mesurant environ un mètre de haut et pesant jusqu’à vingt kilogrammes. Son apparence distinctive comprenait un plumage grisâtre, une large calotte sur la tête, ainsi qu’un bec robuste et crochu.

L’île Maurice, avec ses forêts luxuriantes et ses ressources abondantes, offrait un habitat idéal pour le dodo. En l’absence de prédateurs terrestres, l’oiseau avait évolué sans la nécessité de voler, concentrant son énergie sur sa capacité à se déplacer et se nourrir au sol, ce qui a conduit à une réduction significative de ses ailes.

Cependant, cette existence paisible a été brutalement perturbée avec l’arrivée des explorateurs européens au 16e siècle. Les marins hollandais, qui ont débarqué sur l’île en 1598, ont introduit des espèces prédatrices telles que les rats, les porcs et les singes, ainsi que des pratiques de chasse non régulées.


Cette perturbation a entraîné un déclin rapide des populations de dodos, principalement en raison de la destruction de leur habitat et de la chasse intensive. La dernière observation confirmée du dodo date de 1662, marquant ainsi la fin tragique de cette espèce emblématique.

dodo oiseau éteint disparu ile Maurice
Crédit : Michel VIARD

Un nouveau regard

Traditionnellement, le dodo (Raphus cucullatus) est souvent représenté comme une créature maladroite, incapable de voler et inconsciente des dangers. Cependant, des travaux récents révèlent un portrait beaucoup plus complexe.

Dans le cadre de cette étude, une équipe de l’université de Southampton a étudié des spécimens anciens et analysé des témoignages historiques pour rétablir une image plus précise de ces oiseaux disparus. Ces recherches ont révélé que le dodo n’était pas seulement robuste, mais également rapide et agile.


Plus précisément, l’examen des ossements du dodo a montré que le tendon qui fermait ses orteils était exceptionnellement puissant, comparable à celui des oiseaux grimpeurs et coureurs modernes. Cette puissance, associée à une adaptation remarquable à son environnement, semble ainsi contredire les anciennes notions selon lesquelles le dodo était un oiseau maladroit et incapable de survivre aux nouvelles menaces introduites par les humains.

dodo
Le chercheur Neil Gostling touche le bec de la sculpture Dodo de Karen Fawcett. Crédits : Université de Southampton

Quelles implications ?

Cette réévaluation du dodo a des implications significatives non seulement pour la paléontologie, mais aussi pour la conservation moderne. En comprenant mieux les caractéristiques physiques et les comportements des dodos, les scientifiques peuvent en effet tirer des leçons importantes sur la façon dont les espèces interagissent avec leur environnement et s’adaptent aux changements. La compréhension de ces dynamiques peut également offrir des éclairages précieux pour la protection des espèces menacées actuelles.

De plus, cette découverte est particulièrement pertinente dans le contexte des efforts de dé-extinction. La société Colossal Biosciences, qui travaille également sur le retour du mammouth laineux, s’efforce également de réintroduire le dodo dans son habitat naturel à l’île Maurice. Comprendre les véritables caractéristiques de cet oiseau est ainsi crucial pour ces efforts, afin de recréer un écosystème où cet oiseau pourrait prospérer de nouveau.

L’étude est publiée dans le Zoological Journal of the Linnean Society.

Retrouver cet article sur Sciencepost
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