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Une étude révèle l’endroit où le temps passe 9 % plus lentement pour les humains

Une étude révèle l’endroit où le temps passe 9 % plus lentement pour les humains

  • lundi 12 mai 2025
  • 5

La science a enfin confirmé ce
que beaucoup soupçonnaient depuis longtemps : le temps semble
ralentir à la salle de sport. Et non, ce n’est
ni à cause de l’ennui, ni à cause de la personne qui téléphone sans
fin sur le vélo elliptique à côté. Selon une étude récemment
publiée dans la revue Brain and Behavior, le cerveau
humain perçoit littéralement le temps différemment pendant l’effort
physique.

Une expérience simple, mais révélatrice

Des chercheurs néerlandais et britanniques ont mené une étude
sur 33 volontaires qui devaient pédaler sur un vélo stationnaire
tout en estimant des intervalles de temps de 30 secondes à
plusieurs moments clés : avant, pendant et après un parcours de 4
000 mètres. Le protocole comprenait trois versions : une course en
solo, une contre un « fantôme » (comme dans les jeux vidéo), et une
en confrontation directe avec un adversaire.

À chaque étape, les participants devaient indiquer, sans montre
ni repère visuel, quand ils pensaient que 30 secondes s’étaient
écoulées. Résultat : leurs estimations étaient en moyenne 8 à 9 %
plus rapides que le temps réel. Autrement dit, ils avaient
l’impression que le temps passait plus lentement.

Pourquoi notre cerveau déforme-t-il le temps pendant l’effort
?

Les chercheurs avancent plusieurs explications. L’une des plus
convaincantes est liée à la surcharge cognitive. Le cerveau
mobilise une grande part de ses ressources pour gérer l’effort
physique : respiration, coordination, douleur, équilibre… Cela
laisse moins de bande passante pour estimer le passage du temps
avec précision.

Chaque seconde semble alors plus dense, plus
« présente » — un phénomène bien documenté en situation
de stress ou d’urgence. Lorsqu’on est submergé d’informations
sensorielles et d’efforts à gérer, notre horloge interne s’emballe.
Le temps paraît s’étirer.

Et l’effet de la compétition ?

Fait surprenant : l’introduction d’un adversaire ou d’un défi
compétitif n’a pas modifié la perception du temps. Qu’il pédale
seul ou contre quelqu’un, chaque participant surestimait la durée
de 30 secondes de la même façon. De même, les variations
d’intensité pendant l’effort n’ont pas influé sur cette
perception.

Cela suggère que c’est bien l’exercice physique
lui-même
, et non la motivation ou le stress de la
compétition, qui perturbe notre horloge mentale.


temps

Crédit :
iStock


Crédits : wombatzaa/istock

Des implications concrètes pour les sportifs

Cette étude met en lumière un facteur-clé de la performance : le
rythme. Courir, nager ou pédaler efficacement repose sur la
capacité à maintenir une allure stable. Les athlètes d’élite, comme
Michael Phelps, utilisent des techniques de visualisation mentale
pour maîtriser leur tempo à la perfection.

Mais si notre perception du temps se déforme pendant l’effort,
comment rester régulier ? Les chercheurs évoquent des solutions
comme l’utilisation de stimuli externes — par exemple des signaux
lumineux synchronisés — pour aider les sportifs à garder le rythme
malgré la confusion temporelle induite par l’effort.

Un petit échantillon, mais de grandes questions

Bien que cette étude soit de petite envergure, elle ouvre la
voie à de nombreuses recherches. Comprendre comment le cerveau
perçoit le temps dans différents contextes physiques pourrait aider
à concevoir de meilleurs programmes d’entraînement, mais aussi à
éviter certaines erreurs tactiques pendant une course.

L’enjeu dépasse le cadre du sport : cette déformation du temps
pourrait aussi concerner d’autres situations de surcharge
cognitive, comme le travail sous pression ou les interventions
d’urgence. En comprenant mieux ce mécanisme, on pourrait améliorer
la prise de décision dans des contextes critiques.

Bref, la prochaine fois que vous jurerez que le cours de cardio
a duré une éternité… vous n’aurez pas tout à fait tort.

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