Transition énergétique : le stockage d’énergie à air liquide, une solution d’avenir ?

Selon une récente étude menée aux États-Unis, le
stockage d’énergie à air liquide présente de nombreux avantages. En
revanche, cette technologie n’est pas encore viable sur le plan
financier, si bien que son développement devrait passer par
l’octroi de subventions, en tout cas dans un premier
temps.

Bon marché, écologique et facile à installer

Afin d’assurer la transition énergétique et lutter contre le
réchauffement climatique, il incombe d’augmenter la part de
la production d’électricité bas-carbone. Pour des
chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), les systèmes de stockage d’énergie à
air liquide (LAES) sont une solution possible. L’objectif est
ici de stocker de l’énergie sur une durée assez longue, de manière
durable et à faible coût, comme l’explique leur étude parue dans la
revue Energy le 15 avril 2025.

Pour rappel, les LAES stockent l’énergie en comprimant
et en refroidissant l’air jusqu’à ce qu’il atteigne l’état
liquide. Ceci permet d’emmagasiner de grandes quantités d’air – et
donc d’énergie – dans un espace réduit. Plus précisément, le
dispositif est chargé à l’aide d’un liquéfacteur d’air et l’énergie
est récupérée par un cycle de
Rankine utilisant l’air liquide stocké comme fluide de
travail.

Selon les auteurs, le stockage d’énergie à air liquide
représente une solution écologique, car il ne contient aucun
produit contaminant. En effet, ce système utilise
uniquement l’air ambiant pour conserver l’excès
d’électricité. De plus, il est important de souligner
l’absence de matériaux rares et onéreux. En effet, le dispositif
nécessite seulement des composants facilement trouvables dans le
commerce. Aussi, l’installation peut se faire à peu près n’importe
où car cette technologie n’oblige à rien en ce qui concerne les
caractéristiques du site d’implantation.

L’importante question de la rentabilité

Si les LAES présentent de nombreux avantages, ceux-ci doivent se
montrer assez attractifs pour intéresser les
investisseurs. Comme toute autre sorte d’énergie, la
question de la rentabilité se pose. Les chercheurs ont donc évalué
le valeur actuelle nette (VAN) de cette technologie en s’appuyant
sur une configuration spécifique de LAES, des données du National
Renewable Energy Laboratory (NREL) ainsi que sur huit
scénarios de décarbonation dans près d’une vingtaine de
zones aux États-Unis.

Selon les résultats, les LAES ne seront rentables qu’en
cas de décarbonation totale d’ici à 2035, autrement dit le
scénario le moins probable. De plus, cette rentabilité concernera
seulement des états comme la Floride et le Texas. Autrement dit,
les systèmes de stockage à air liquide ne sont pas économiquement
viables et ne sont pas prêts de le devenir. En revanche, malgré ces
résultats assez peu encourageants, un aspect de cette technologie
pourrait être source d’espoir. En effet, les LEAS ont tout de même
un coût actualisé du stockage (LCOS) très intéressant :
seulement 53 € par mégawattheure et ce, peu
importe le scénario.

Désormais, l’heure est à la recherche de solutions pour
améliorer la valeur actuelle nette des LAES. Pour les
scientifiques, il peut être question de tenter d’augmenter leur
efficacité énergétique. L’autre possibilité consisterait à
octroyer des subventions à hauteur de 40 à 60%
afin d’atteindre plus rapidement la viabilité économique.