Riche en protéines et pauvres en glucides, le régime
cétogène est régulièrement vanté pour ses nombreux bienfaits.
Néanmoins, un magazine de défense des consommateurs a récemment
communiqué sur ce type de diète. En réalité, le régime cétogène
fait polémique, tant sur le plan de la perte de poids qu’à propos
de ses bienfaits sur la santé.
Manger gras pour mieux maigrir ?
En fin d’année 2024, un doctorant à l’école de médecine de
l’Université de Harvard (États-Unis) avait fait l’expérience de consommer 24 œufs
par jour durant un mois, soit 720 au total. L’intéressé avait
observé une diminution de 18 % de son taux de mauvais
cholestérol (LDL). Or, il s’avère que l’expert est un
adepte du régime cétogène (ou « keto diet »), initié au
début du XXe siècle par des médecins français.
Traditionnelle chez les Inuits, les Maasaï et chez certains
peuples autochtones d’Amérique du Nord, le régime cétogène
consiste à consommer beaucoup de
gras (entre 70 et 80%), tout en modérant les sources de
protéines (entre 25 et 30%) et supprimant quasiment tous les sucres
(moins de 10%). Autrement dit, cette diète exclut ou limite les
ingrédients suivants : bonbons, gâteaux, pain, pâtes, riz, pommes
de terres ou encore le lait, riche en lactose.
Seulement voila, le magazine 60 millions de consommateurs a
publié un article sur le sujet le 1er mai 2025. Le régime cétogène
ne représenterait pas une solution miracle pour la perte de
poids et des zones d’ombres subsistent quant à son intérêt
sur le plan de la santé.

Crédits : Elite Medical Center
La prudence est de mise
Quelques jours après le début du régime, le foie commence à
produire des corps cétoniques à partir des matières grasses
alimentaires (ou des réserves adipeuses). Ainsi, ces molécules
prennent la place du glucose en qualité de
carburant pour la plupart des cellules. Cependant, si ce
régime restrictif s’avère efficace pour perdre du poids à court
terme, les risques d’effets indésirables et de déséquilibres
alimentaires existent bel et bien. Ainsi, les personnes décidant de
suivre une diète kéto devraient prendre soin de mettre en
place un suivi avec un médecin ou un nutritionniste. De
plus, il est déconseillé de suivre ce régime sur une durée
dépassant les six mois. Pour les professionnels, corriger un
problème de surpoids en lien à la malbouffe doit avant tout
passer par un rééquilibrage alimentaire.
Sur le plan de la santé, certaines études scientifiques évoquent
l’intérêt du régime cétogène dans certaines pathologies comme
le diabète de type 2. La diète
en question semble stabiliser les taux de glycémie
et donc, réduire les besoins en médicaments. D’autres recherches
témoignent d’effets positifs sur l’épilepsie, en particulier chez
les enfants en proie à une résistance aux traitements. Néanmoins,
les mécanismes à l’œuvre restent méconnus de la Science. Une
hypothèse stipule par exemple que les corps cétoniques inhibent le
glutamate, un neurotransmetteur contribuant à la régulation
et la libération de dopamine, la « molécule du
plaisir ».
Ainsi, la prudence est de mise en ce qui concerne ce type de
régime. Celui-ci ne doit pas se substituer à d’autres
mesures permettant une perte de poids saine, ou à des
traitements reconnus relatifs à certaines maladies.