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Silencieux, furtifs et mortels : ces drones sous-marins qui préparent la guerre de demain

Silencieux, furtifs et mortels : ces drones sous-marins qui préparent la guerre de demain

  • mardi 13 mai 2025
  • 4

L’océan, vaste et souvent
silencieux, devient progressivement un terrain de jeu pour les
technologies militaires les plus avancées. Parmi les innovations
qui façonnent la guerre navale du futur, les drones sous-marins (ou
véhicules sous-marins autonomes – VSA) figurent en tête de liste.
Ces appareils furtifs et autonomes pourraient bien redéfinir
l’équilibre des forces en mer, au point de rendre obsolètes
certaines tactiques navales traditionnelles. Bien plus qu’un simple
gadget technologique, ces drones représentent une véritable
révolution stratégique qui pourrait bouleverser la manière dont les
nations se préparent et se battent en mer.

L’émergence des drones
sous-marins

Les véhicules
sous-marins autonomes (VSA) ne sont pas une nouveauté en soi.
Depuis des décennies, les navires du monde entier utilisent des
sous-marins télécommandés pour des missions de reconnaissance, de
cartographie et de déminage. Cependant, l’évolution technologique a
permis de rendre ces appareils bien plus autonomes, plus rapides et
plus capables de mener des attaques ciblées en toute
discrétion.

La grande majorité
des VSA actuellement en développement sont conçus pour exécuter des
missions précises sans intervention humaine, tout en restant
difficilement détectables par les radars ou autres dispositifs de
surveillance classiques. Ces véhicules sont capables de naviguer à
de grandes profondeurs, d’effectuer des frappes et d’effectuer des
missions de renseignement sans être interceptés, ce qui les rend
particulièrement utiles dans des scénarios de guerre où la
discrétion est essentielle.

Une nouvelle dimension de
guerre sous-marine

Les avancées en
matière de drones sous-marins ont attiré l’attention de nombreux
experts militaires. Une étude récemment menée par le
Centre pour la sécurité et les études internationales (CSSI) met
notamment en lumière l’importance de ces drones dans la guerre
navale de demain. Selon les chercheurs, les VSA permettent non
seulement de réduire le nombre de vies humaines en mer, mais ils
ouvrent également la voie à de nouvelles stratégies offensives et
défensives, basées sur des frappes de précision et une plus grande
capacité de détection à longue portée.

Le potentiel de ces
drones dépasse la simple capacité de renseignement ou d’attaque.
Dans une analyse publiée dans Nature Communications, les chercheurs
suggèrent en effet que ces VSA pourraient également jouer un rôle
crucial dans la guerre de l’information. En collectant des données
en temps réel sur les mouvements navals ennemis, ces appareils
pourraient fournir un flux continu de renseignements, contribuant
ainsi à un meilleur pilotage des opérations militaires.


drones

Le REMUS 300 est un nouveau véhicule sous-marin sans pilote (UUV)
de petite taille conçu pour des applications militaires et
commerciales. Crédits : Naval Technology

Des drones pour des frappes
de précision

Outre leur capacité à
fournir des informations sensibles, certains VSA sont également
conçus pour des frappes ciblées. L’un des principaux avantages de
ces drones est leur capacité à mener des attaques en profondeur, à
grande distance, tout en restant invisibles. Par exemple, un drone
sous-marin pourrait être équipé de torpilles ou d’autres types
d’armements capables de frapper des cibles spécifiques, telles que
des sous-marins ennemis ou des bases navales sous-marines.

Cette approche
permettrait à une nation de neutraliser des cibles stratégiques
sans engager directement une confrontation avec une flotte ennemie.
Le VSA, grâce à sa petite taille et son profil discret, peut se
glisser dans des zones de haute sécurité sans être repéré. Ces
caractéristiques lui confèrent un avantage décisif dans un contexte
de guerre où la surprise et l’efficacité sont primordiales.

L’autonomie comme atout
stratégique

Les technologies
modernes de batteries et de propulsion ont permis aux drones
sous-marins de fonctionner à des profondeurs et des distances plus
importantes. Une étude menée par l’Université de Tokyo sur les
batteries lithium-ion de nouvelle génération montre qu’elles
permettent désormais à ces drones de rester immergés et
opérationnels pendant des semaines, voire des mois. Cela offre une
capacité sans précédent de surveillance continue ou d’exécution de
missions de longue durée, tout en étant toujours prêts à attaquer
ou à collecter des renseignements.

Le fait que ces
drones puissent opérer sans intervention humaine pendant de longues
périodes pourrait également modifier l’architecture stratégique des
conflits navals. Plutôt que de déployer des navires ou des
sous-marins équipés d’équipages humains, les forces navales
pourraient compter sur une flotte de drones autonomes pour mener
des opérations militaires prolongées sans mettre en danger la vie
de soldats.

Le rôle des puissances
mondiales

La course pour
développer et déployer des drones sous-marins a incité les
principales puissances mondiales à investir massivement dans cette
technologie. Le Pentagone, par exemple, a lancé plusieurs
initiatives pour tester et déployer des véhicules sous-marins
autonomes dans le cadre de son programme de défense. Selon une
étude menée par le Bureau des technologies émergentes de
la Défense
, les États-Unis sont actuellement en tête dans le
développement de ces drones, suivis de près par la Chine et la
Russie, qui mettent également un accent particulier sur cette
technologie pour renforcer leur présence militaire en mer.

La Chine, par
exemple, a annoncé des projets ambitieux pour intégrer des drones
sous-marins dans sa stratégie navale en mer de Chine méridionale,
une zone stratégique où les tensions géopolitiques sont
particulièrement élevées. Ces drones devraient non seulement
améliorer les capacités de surveillance mais également permettre à
la Chine de mener des frappes ciblées dans cette région en
constante évolution.

Des défis technologiques et
éthiques

Bien sûr, tout n’est
pas sans obstacles. Les défis techniques, notamment ceux liés à la
détection et à la prévention des drones sous-marins, sont
considérables. Les puissances mondiales investissent des sommes
énormes dans des technologies de guerre anti-drones sous-marins,
afin de pouvoir détecter, intercepter et neutraliser ces appareils
avant qu’ils n’atteignent leur cible.

Sur le plan éthique,
l’utilisation croissante de ces drones soulève également des
questions importantes. L’absence de contrôle humain direct soulève
des préoccupations sur les risques d’erreurs fatales ou de
l’escalade de conflits. Comment assurer que ces machines ne fassent
pas fausse route, ou qu’elles ne soient pas utilisées à des fins de
guerre illégale ?

En somme, les drones
sous-marins ne sont pas seulement un accessoire futuriste de la
guerre navale : ils en redéfinissent les règles. Ces appareils
autonomes, capables de mener des missions complexes avec une
efficacité sans précédent, marquent un tournant dans la manière
dont les nations abordent la sécurité maritime. La question n’est
plus de savoir si ces drones feront partie des forces navales du
futur, mais comment leur déploiement sera régulé et contrôlé à
l’échelle internationale.

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