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Savez-vous quel pourcentage des fonds marins a été observé directement ? (Spoiler : vous êtes loin du compte)

Savez-vous quel pourcentage des fonds marins a été observé directement ? (Spoiler : vous êtes loin du compte)

  • samedi 17 mai 2025
  • 5

On aime dire
que l’humain a marché sur la Lune, envoyé des sondes aux
confins du système solaire et cartographié la surface de Mars avec
une précision folle. Mais qu’en est-il de notre propre planète ? Il
se trouve qu’un territoire immense reste encore pratiquement vierge
: les grands fonds marins. Et la proportion réellement explorée est
si dérisoire qu’elle en devient vertigineuse : seulement 0,001 %
des abysses a été observé visuellement par l’humain.

Une planète bleue encore
largement inconnue

Les grands fonds
marins désignent les zones situées à plus de 200 mètres de
profondeur, ce qui représente environ 66 % de la surface de la
Terre. Pourtant, une grande partie de cet espace reste totalement
inexplorée. Bien sûr, des initiatives existent : le programme
international Seabed 2030 s’est donné pour mission de cartographier
l’intégralité du plancher océanique d’ici la fin de la décennie. Et
il y a du progrès : en 2017, à peine 6 % des fonds avaient été
cartographiés ; en 2023, on dépassait les 25 %.

Mais attention,
cartographier ne signifie pas observer directement.

C’est ce que rappelle
une étude publiée dans Science Advances début mai. En analysant 43 681
expéditions sous-marines menées par 14 pays, les chercheurs ont en
effet estimé que la surface des fonds réellement observée par des
caméras ou des instruments est comprise entre 2 130 et 3 823 km².
Soit 0,0001 % à 0,001 % de l’ensemble des grands fonds. Un grain de
sable à l’échelle planétaire.

Un biais géographique
criant

Autre constat
inquiétant : la répartition géographique de ces observations est
profondément inégale. La majorité des expéditions se concentre dans
les zones économiques exclusives (ZEE) de quelques pays privilégiés
— en tête, les États-Unis, le Japon et la Nouvelle-Zélande, avec la
France et l’Allemagne en renfort. Ensemble, ces cinq pays
représentent plus de 97 % des explorations.

Conséquence : notre
connaissance des profondeurs est non seulement très limitée, mais
profondément biaisée. L’immense majorité des reliefs, écosystèmes
ou espèces potentielles situés dans les abysses des autres régions
du globe restent, littéralement, dans l’ombre.


fonds marins

Crédit :
iStock


Crédits : :AndrisBarbans/istock

Pourquoi explorer les abysses
?

On pourrait se
demander : pourquoi s’en soucier, si ces zones sont si éloignées et
inaccessibles ? La réponse est simple : parce qu’elles sont
essentielles. Les grands fonds marins jouent un rôle-clé dans la
régulation du climat, dans le cycle de l’oxygène, dans la
circulation océanique, et sont des réservoirs de biodiversité
méconnue. Certaines espèces qui y vivent ont déjà fourni des
molécules à potentiel médical. Et d’autres pourraient révolutionner
les traitements de demain.

Cartographier les
fonds permet aussi de mieux prévenir les risques, en aidant par
exemple les navires à éviter des monts sous-marins inconnus, ou en
améliorant la précision des modèles de courants océaniques et de
marées, cruciaux pour anticiper les effets du changement
climatique.

Un chantier titanesque… sauf
si l’on change d’échelle

L’un des auteurs de
l’étude, l’explorateur Victor Vescovo, explique qu’au rythme actuel
— environ 3 km² observés par an — il faudrait plus de 100 000 ans
pour visualiser l’ensemble du plancher océanique. Une tâche
titanesque… sauf à changer complètement d’approche.

Selon les chercheurs,
l’automatisation est la clé. Grâce à des flottes de robots
autonomes ou semi-autonomes, les observations pourraient devenir
plus rapides, plus sûres et bien moins coûteuses. Ce serait un
investissement dans un bien commun mondial : notre connaissance
collective de la planète.

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