Phénomènes naturels souvent dévastateurs, les séismes
fascinent les scientifiques depuis longtemps. Néanmoins, les
avancées technologiques et autres progrès de la science ne
permettent toujours pas de prédire avec précision le moment et le
lieu où va se produire un tremblement de terre.
Un type de phénomène complexe et imprévisible
Rappelons tout d’abord que les séismes sont des
libérations soudaines d’énergie accumulée en
profondeur, au sein de la croûte terrestre. Se forment
ensuite des ondes sismiques provoquant des secousses violentes à la
surface. Par ailleurs, les tremblements de terre
s’associent généralement aux zones de failles
géologiques, autrement dit aux points de rencontre entre
plusieurs plaques tectoniques.
Si l’on observe assez régulièrement des progrès en géophysique
et en sismologie, la prédiction sismique demeure
encore un défi majeur pour les scientifiques. En effet, la
complexité et l’imprévisibilité de ce type de phénomène rend leur
prévision quasiment impossible. Modéliser des séismes est donc une
entreprise extrêmement difficile, dans la mesure où il existe
différents types de failles et d’interactions entre les
plaques tectoniques.
Aux quatre coins du monde, les experts ont recours à des réseaux
de capteurs afin de surveiller en permanence l’activité
sismique. En résulte des données exploitables, permettant
à la fois d’établir des schémas de séismicité, de détecter les
changements dans le comportement des failles mais également, de
mieux évaluer les risques sismiques dans certaines régions.

La célèbre faille de San Andreas, en Californie.
Crédits : Doc Searls / Flickr
L’inefficacité des méthodes existantes
Il faut savoir qu’il existe bel et bien des méthodes de
prédiction des séismes. Néanmoins, aucune de ces dernières ne se
montre réellement efficace. Certaines études considèrent le
contexte de sismicité régionale afin d’élaborer des statistiques.
Citons par exemple le cas de la Californie, où
environ 6% des séismes de magnitude supérieure ou égale à 3,0 sont
suivis par un séisme de magnitude plus grande dans les cinq jours
et à moins de 10 km. Toutefois, dans la mesure où les séismes
se produisent de manière aléatoire dans le temps,
ces statistiques sont difficilement exploitables autrement que pour
la prévention des risques.
En revanche, certains travaux concernant la prédiction
statistique basée sur le clustering ont permis d’établir
un taux de réussite pour 5% des séismes, ce qui reste
malheureusement très peu. Citons aussi une étude intéressante datant de
2014, ayant désigné la chimie des eaux souterraines comme
possible indicateur de la survenue d’un séisme à plus ou moins
courte échéance.
Face à l’impossibilité de prédire précisément les séismes, les
efforts se concentrent surtout sur la résilience et la
préparation. Ces efforts sont relatifs à la mise en place
de normes de construction parasismiques, de campagnes de
sensibilisation auprès des populations, ainsi qu’au renforcement
des infrastructures critiques. L’objectif est donc de
minimiser les risques d’impact au niveau de la
population, des constructions et autres infrastructures
sensibles et/ou vitales, comme les centrales nucléaires. Enfin, si
le domaine de la prédiction sismique continue de susciter un grand
intérêt, le chemin reste encore très long. Or, il se pourrait même
que l’humanité ne puisse jamais être en mesure de prédire
précisément l’apparition des tremblements de terre.