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Pourquoi chaque minute de sport compte plus pour les femmes que pour les hommes

Pourquoi chaque minute de sport compte plus pour les femmes que pour les hommes

  • jeudi 29 mai 2025
  • 3

Une nouvelle
étude d’envergure, publiée en 2024 dans le Journal
of the American College of Cardiology
, révèle que les
femmes tirent davantage de bénéfices pour leur santé – et leur
espérance de vie – de chaque minute d’activité physique que les
hommes. Et cela, dès de faibles volumes d’exercice hebdomadaire. Ce
constat, fondé sur des données issues de plus de 412 000 adultes
américains, remet en question certaines idées reçues sur le sport,
l’intensité de l’effort nécessaire et les différences biologiques
entre les sexes face à l’activité physique.

Une étude à grande échelle et
sur le long terme

Les chercheurs ont
analysé les données de santé et d’activité physique recueillies
entre 1997 et 2017 dans le cadre de la National Health Interview
Survey (NHIS), la plus vaste enquête de santé publique aux
États-Unis. Ces données ont été croisées avec celles du National
Death Index, permettant de suivre les décès de causes naturelles,
notamment cardiovasculaires, jusqu’à fin
2019.

Parmi les plus de 400
000 adultes étudiés, 55 % étaient des femmes, âgées de 27 à 61 ans.
Au cours des vingt années de suivi, près de 40 000 décès ont été
enregistrés, dont près de 12 000 liés à des maladies
cardiovasculaires.

Les femmes bénéficient
davantage du sport, et plus rapidement

L’un des
enseignements majeurs de cette recherche est que les femmes
actives, pratiquant au moins 150 minutes d’activité physique
modérée à intense par semaine, voient leur risque de décès toutes
causes réduit de 24 % par rapport aux femmes inactives. Chez les
hommes, pour un effort équivalent, cette réduction n’est que de 15
%.

Plus frappant encore
: pour atteindre le même niveau de bénéfice qu’un homme actif, une
femme n’a besoin que d’environ 140 minutes d’activité hebdomadaire.
Les hommes, eux, ne constatent une baisse significative de leur
mortalité qu’au-delà de 300 minutes par semaine. Cela signifie que
les femmes atteignent un pic de bénéfices avec deux fois moins de
temps consacré à l’exercice.

Autrement dit, pour
chaque minute de sport, les femmes gagnent plus de vie.

Renforcement musculaire : un
avantage encore plus marqué

L’étude s’est
également penchée sur les effets du renforcement musculaire, comme
la musculation ou les exercices au poids du corps. Là encore, les
résultats plaident en faveur d’un effet accru chez les femmes :
celles qui faisaient deux séances de musculation ou plus par
semaine présentaient un risque de mortalité inférieur de 19 %,
contre 11 % chez les hommes.

Ces écarts sont
encore plus marqués lorsqu’on se concentre uniquement sur les décès
d’origine cardiovasculaire. Les femmes actives physiquement
présentaient un risque réduit de 36 %, contre seulement 14 % chez
les hommes. Pour les exercices de force, la baisse du risque
cardiovasculaire atteignait 30 % chez les femmes, contre 11 % chez
leurs homologues masculins.


femme sport

Crédit :
iStock


Crédits : :dusanpetkovic/istock

Des hypothèses biologiques en
discussion

Comment expliquer ces
différences ? Les chercheurs avancent plusieurs pistes, sans
pouvoir trancher définitivement.

Le rôle des hormones,
en particulier les œstrogènes, pourrait jouer un effet protecteur
accru chez les femmes. D’autres hypothèses évoquent des différences
métaboliques, une réponse inflammatoire moins marquée ou encore une
meilleure efficacité cardiorespiratoire à effort égal. Il est
également possible que les hommes aient tendance à surestimer
l’intensité réelle de leurs efforts dans les déclarations
d’enquête.

Quoi qu’il en soit,
ces écarts sont significatifs et cohérents avec d’autres études,
dont une méta-analyse de 2011 publiée dans Circulation, qui avait déjà montré une
association plus forte entre activité physique et réduction de la
mortalité chez les femmes.

Des résultats à prendre au
sérieux (mais avec nuance)

Comme toute recherche
basée sur des données déclaratives, cette étude présente certaines
limites. Les niveaux d’activité physique étaient autodéclarés, ce
qui peut introduire un biais. L’analyse ne prenait pas en compte
l’activité liée au travail ou aux tâches domestiques, ni les
variations dans les habitudes de vie sur la durée.

Cependant, la taille
de l’échantillon, la durée du suivi et la cohérence des résultats
donnent à ces conclusions un poids considérable.

En pratique : un message de
santé publique clair

Ces résultats
envoient un message simple et encourageant, en particulier pour les
femmes : il n’est pas nécessaire d’adopter une routine sportive
intense ou chronophage pour améliorer sa santé et augmenter ses
chances de vivre plus longtemps.

Même de petites doses
d’exercice régulier – marche rapide, vélo, renforcement musculaire
– suffisent à produire des bénéfices mesurables. Et ces bénéfices
sont, en moyenne, plus importants chez les femmes que chez les
hommes.

À l’heure où beaucoup
peinent à trouver du temps pour s’activer, cette nouvelle pourrait
bien redonner à certaines l’envie de s’y (re)mettre.

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