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On le pensait disparu : Un rat des montagnes « laineux » de 84 cm de long filmé pour la première fois !

On le pensait disparu : Un rat des montagnes « laineux » de 84 cm de long filmé pour la première fois !

  • jeudi 22 mai 2025
  • 2

Il avait disparu des
radars depuis près de 40 ans. Identifié pour la première fois en
1989 à partir de spécimens de musée, le rat laineux subalpin
(Mallomys istapantap)
était depuis resté un fantôme zoologique. Aucun biologiste n’avait
jamais réussi à l’observer vivant, encore moins à le filmer.
Jusqu’à aujourd’hui.

Dans une nouvelle
étude publiée en avril dans la revue
Mammalia
, František
Vejmělka, doctorant à l’Académie tchèque des sciences, a dévoilé
les toutes premières images de cette mystérieuse espèce dans son
habitat naturel. Une prouesse scientifique rendue possible par une
expédition de six mois dans les montagnes isolées de
Nouvelle-Guinée, à plus de 3 000 mètres d’altitude.

Un rat… pas comme les
autres

Si le mot
« rat » évoque pour beaucoup un petit rongeur urbain et
furtif, oubliez tout de suite cette image : le Mallomys istapantap est un véritable
géant poilu. Il peut atteindre 85 cm de long (du nez à la queue) et
peser jusqu’à 2 kg, rivalisant avec le célèbre rat à poche de
Gambie en taille.

C’est la plus grande
espèce de rat connue en Australie-Océanie, et l’une des plus
imposantes au monde. Doté de grandes pattes robustes, de dents
acérées et d’une épaisse fourrure laineuse, il semble tout droit
sorti d’un film d’aventure. Mais sa taille impressionnante ne l’a
pas empêché de rester totalement insaisissable pendant près de
quatre décennies.

Un fantôme des forêts
d’altitude

L’une des raisons
pour lesquelles ce rat est resté aussi longtemps invisible est son
habitat difficile d’accès. Il vit dans les forêts et prairies de
montagne de la chaîne du mont Wilhelm, à plus de 3 800 mètres
d’altitude, où peu de scientifiques s’aventurent.

Là-haut, il mène une
vie nocturne, passant ses journées caché dans des terriers
souterrains ou perchés dans la canopée. La nuit, il grimpe aux
arbres pour se nourrir principalement de matières végétales. Ce
mode de vie discret, couplé à un terrain escarpé, explique pourquoi
aucune observation directe n’avait été possible… jusqu’à ce que
Vejmělka s’en mêle.

La science en pleine
jungle

Avec l’aide précieuse
des tribus locales, le chercheur a installé des pièges
photographiques dans les zones les plus reculées. Résultat : des
vidéos inédites montrant l’animal dans toute sa splendeur, y
compris un passage où un rat traverse un ruisseau sur une branche
moussue, comme un funambule poilu.

En plus des images,
Vejmělka a pu capturer quelques spécimens mâles vivants, collecter
des données biométriques, et même analyser leur régime alimentaire
et leurs parasites. Ces nouvelles informations offrent un aperçu
unique sur une espèce restée quasi inconnue depuis sa
découverte.

Un géant de l’évolution

Mais pourquoi un rat
devient-il aussi gros dans un tel environnement ? Selon le
chercheur, le Mallomys
istapantap
pourrait être un exemple frappant de gigantisme
insulaire. Ce phénomène évolutif, observé sur certaines îles ou
zones isolées, pousse certaines espèces à grandir bien au-delà de
la taille de leurs cousins continentaux, faute de prédateurs et en
raison de niches écologiques vacantes.

Les montagnes de
Nouvelle-Guinée, riches mais encore largement inexplorées, offrent
justement un écosystème unique, propice à l’apparition d’espèces
hors normes. Comme le souligne Vejmělka :

« Il est étonnant
qu’un animal aussi grand et remarquable soit resté si peu étudié.
Que reste-t-il encore à découvrir dans les montagnes tropicales ?
»

Un trésor à préserver

Au-delà de
l’émerveillement, cette redécouverte soulève une question cruciale
: combien d’espèces comme celle-ci restent encore invisibles à nos
yeux, nichées dans les derniers recoins inexplorés de la planète ?
Et combien pourraient disparaître sans même que nous sachions
qu’elles ont existé ?

La mission de
Vejmělka est un rappel de l’importance de soutenir la recherche sur
la biodiversité, mais aussi de protéger les environnements fragiles
où ces espèces rares trouvent refuge.

Car parfois, pour
découvrir un trésor de la nature, il faut gravir les plus hautes
montagnes… et écouter ceux qui y vivent depuis toujours.

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