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La Chine rallume une vieille idée nucléaire (et ça pourrait tout changer pour l’énergie mondiale)

La Chine rallume une vieille idée nucléaire (et ça pourrait tout changer pour l’énergie mondiale)

  • vendredi 9 mai 2025
  • 5

Alors que le monde
cherche désespérément des alternatives au charbon et au gaz pour produire
une énergie décarbonée, la Chine vient peut-être de faire un grand
pas vers un avenir plus propre. Pour la première fois, des
chercheurs chinois ont réussi à réapprovisionner un réacteur
nucléaire expérimental sans l’arrêter, une prouesse technologique
jamais vue jusqu’ici.

Ce réacteur n’est pas
comme les autres : il fonctionne au thorium liquide, un combustible
longtemps ignoré, mais qui pourrait bien devenir la clé d’une
nouvelle ère énergétique.

Un réacteur qui ne s’éteint
(presque) jamais

Ce type de réacteur
expérimental, appelé réacteur à sels fondus, dissout le combustible
nucléaire dans un mélange de sels liquides. Ce fluide chauffe,
produit de l’énergie, puis se refroidit naturellement en cas de
problème. Contrairement aux réacteurs classiques à uranium, il ne
peut pas fondre, car… il est déjà en fusion.

Et surtout, grâce à
cette technologie, les scientifiques chinois ont réussi à ajouter
du combustible sans éteindre le réacteur, un exploit qui pourrait
rendre l’approvisionnement continu et l’exploitation beaucoup plus
souple et durable.

Le thorium, le « carburant
oublié » du nucléaire

Mais pourquoi
utiliser du thorium plutôt que de l’uranium ? Ce métal rare mais
trois fois plus abondant est une alternative prometteuse : il
génère moins de déchets radioactifs, il est moins dangereux en cas
de fuite, et surtout, il ne peut pas être utilisé pour fabriquer
des armes nucléaires, contrairement au plutonium produit dans les
réacteurs classiques.

Autre avantage : les
déchets issus des réacteurs à uranium traditionnels peuvent être
« recyclés » dans un réacteur au thorium. De quoi réduire
l’héritage radioactif des générations précédentes.

Pourquoi personne n’a fait ça
avant ?

Ce n’est pas une idée
nouvelle. Les États-Unis avaient déjà exploré cette piste dans les
années 1950. Mais à l’époque, la priorité n’était pas l’écologie ni
la sécurité : l’uranium permettait aussi de produire du plutonium
pour les bombes nucléaires. Le thorium a donc été mis au
placard.

Mais les documents de
recherche ont été rendus publics, et la Chine a patiemment
repris le flambeau
. Selon le responsable du projet, le Dr Xu
Hongjie, c’est une question de stratégie sur le long terme : « Il
faut se concentrer sur une seule chose pendant 20 ou 30 ans ».


chine réacteur nucléaire

L’expérience du réacteur à sels fondus du Laboratoire national
d’Oak Ridge est un précurseur du réacteur chinois. Crédit image :
Laboratoire national d’Oak Ridge/Département de l’Énergie des
États-Unis

Une centrale cachée dans le
désert

Le réacteur est
hébergé dans une installation secrète en plein désert de Gobi, près
de la frontière mongole. Mis en service en 2024, il peut produire
jusqu’à 2 mégawatts d’électricité, soit de quoi alimenter environ 2
000 foyers — un chiffre modeste, mais énorme pour un prototype
aussi innovant.

Surtout, c’est une
preuve de concept : si ça fonctionne à petite échelle, on peut
rêver de versions plus grandes, capables d’alimenter des villes
entières.

Une ambition climatique claire

Ce projet s’inscrit
dans l’objectif plus vaste de la Chine : atteindre la neutralité
carbone d’ici 2060. Le pays, qui représente à lui seul 27 % des
émissions mondiales, cherche donc des solutions massives et
durables pour verdir sa production énergétique.

Et le thorium tombe à
pic : selon une étude géologique récente, la Chine disposerait de
réserves suffisantes pour 60 000 ans de production énergétique.
Rien que ça.

Le retour des réacteurs à
sels fondus

Les réacteurs à sels
fondus ne sont pas nouveaux. Ils ont été initialement conçus par
les militaires américains pour alimenter des avions supersoniques à
propulsion nucléaire — un projet abandonné, faute de pouvoir
contrôler la corrosion extrême causée par les sels fondus.

Mais grâce à des
décennies de recherche, les scientifiques chinois ont visiblement
trouvé des solutions aux problèmes de matériaux, de température, et
de régulation.

Une avancée, mais pas sans
zones d’ombre

Le projet reste
expérimental et très opaque. On ignore encore les détails
techniques précis, les matériaux utilisés, ou les performances
réelles sur le long terme. Les risques liés au stockage des sels
radioactifs usagés et aux opérations de maintenance en continu
devront aussi être analysés.

Mais sur le papier,
cette technologie coche beaucoup de cases : propre, sûre, durable,
scalable, et politiquement acceptable.

Vers un futur nucléaire 2.0
?

Ce réacteur pourrait
bien marquer le retour du nucléaire dans la transition écologique,
après des années d’opposition et de défiance. Et surtout, il montre
que la patience scientifique paie, même sur les pistes
abandonnées.

Le thorium est là
depuis le début. Il fallait juste lui laisser une seconde
chance.

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