En France, une organisation non gouvernementale a alerté
sur la présence de mercure dans les conserves de thon. Selon les
tests, ce métal est omniprésent et parfois, à des taux très
préoccupants. Or, le fait est que ces résultats ne sont pas à
prendre à la légère puisqu’il est question d’un risque non
négligeable pour la santé publique.
57% des échantillons dépassent les limites
De temps à autre, les aliments en conserve font couler de
l’encre dans les médias. En 2018 par exemple, nous évoquions une étude
étasunienne stipulant que ce type de nourriture très pratique
ne faciliterait pas du tout la digestion.
Néanmoins, certaines conclusions sont beaucoup plus graves, comme
c’est le cas du nouveau rapport de l’ONG française
Bloom, publié en octobre 2024. Le document est relatif aux
concentrations de mercure dans les conserves de
thon.
Dans sa publication, l’organisation évoque un
« scandale de santé publique d’une ampleur
inédite ». Les résultats des analyses de près de 150
boites de thon provenant de cinq pays européens – Allemagne,
Espagne, France, Italie et Royaume-Uni – ont révélé une
omniprésence du mercure. Or, si tous les échantillons
contenaient le fameux métal, 57% d’entre-eux présentaient
des taux dépassant la limite de 0,3 partie par million (ppm) que
l’on retrouve dans la conservation des autres poissons.
« En raison des dangers posés par une ingestion
régulière de mercure, même à faibles doses, l’ensemble des boîtes
de conserve dépassant la norme de 0,3 mg/kg devraient être
interdites à la vente. Ce n’est pas le cas. », peut-on
lire dans la publication.

Se trouvant au sommet de la chaine alimentaire, le thon accumule
naturellement les métaux lourds de ses proies.
Crédits :Whitepointer/iStock
De nombreuses circonstances défavorables
La nouvelle est d’autant plus inquiétante que les européens sont
d’importants consommateurs de thon, à savoir 2,8
kilogrammes par personne en moyenne chaque année. En ce
qui concerne les français, cette quantité est deux fois plus
importante. De plus, il faut savoir que le thon est en soi un
poisson se trouvant au sommet de la chaine alimentaire, si bien que
ce dernier accumule naturellement les métaux lourds de ses
proies. Autrement dit, ce poisson fait l’objet d’une
contamination bien plus importante face à de plus petites
espèces.
La conclusion de l’ONG Bloom donne évidemment l’occasion de
rappeler que le mercure est un poison dangereux,
surtout qu’il s’agit ici de sa forme la plus toxique : le
méthylmercure. Malheureusement, le mercure est un puissant
neurotoxique qui après sa fixation dans le cerveau, devient
difficile à déloger.
Enfin, l’organisation déplore plusieurs éléments en lien
l’influence du lobby du thon sur les normes alimentaires
internationales (FAO, OMS), ces dernières ayant elles-mêmes
dicté les normes européennes durant plusieurs décennies.
L’ONG souligne ainsi la présence de manquements importants que le
Parlement Européenne n’arrive pas à combattre.