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Et si une mutation rare pouvait permettre de lutter contre la maladie d’Alzheimer ?

Et si une mutation rare pouvait permettre de lutter contre la maladie d’Alzheimer ?

  • mardi 3 octobre 2023
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Selon plusieurs chercheurs en neurologie et experts en maladies dégénératives, réduire l’activité d’une variante génétique à haut risque pourrait permettre de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer, voire la prévenir.


Un gène en particulier intéresse les chercheurs


Pour rappel, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative chronique qui détruit les cellules cérébrales. Elle provoque ainsi une détérioration progressive de la mémoire ainsi que des capacités cognitives. Les premiers symptômes sont des pertes de mémoire et des difficultés de concentration, d’attention, de suivi d’une conversation et d’apprentissage de nouvelles choses. Sans surprise, la maladie d’Alzheimer est irréversible et ne fait pas partie du processus normal de vieillissement.







Le 19 septembre 2023, le New Scientist a donné la parole à Tara Spires-Jones, experte en maladies neurodégénératives à l’Université d’Édimbourg (Royaume-Uni), à Joachim Herz, neuroscientifique à l’Université du Texas (États-Unis) et à Michael Greicius, professeur de neurologie à l’Université de Stanford (États-Unis). Ces chercheurs ont tous la particularité de s’intéresser au gène apolipoprotéine E (APOE).


Le gène APOE joue un rôle dans la fabrication d’une protéine qui transporte le cholestérol dans l’organisme. Il en existe trois variants dont APOE4, présent chez environ 2 % des humains. Or, cette mutation est le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. Selon les scientifiques, un individu qui obtient une seule copie de ce gène de l’un de ses parents aurait deux fois plus de risque de contracter la maladie d’Alzheimer. Dans le cas de deux copies obtenues des deux parents, le risque est alors multiplié par huit à dix, surtout après l’âge de 80 ans.


Une mutation très rare source d’espoir face à Alzheimer


Les chercheurs tentent de comprendre s’il est possible de modifier le gène APOE4, par exemple avec CRISPR-Cas9, le célèbre outil d’édition génomique. En effectuant des modifications précises du génome, il serait en effet en théorie possible de diminuer les risques de contracter la maladie.







CRISPR-Cas9
Crédits : Flickr / NIH Image Gallery

En revanche, tout n’est pas aussi simple. Effectivement, la neutralisation complète du gène APOE4 n’est pas vraiment souhaitable en raison de son rôle pour le transport du cholestérol. Ainsi, réduire son activité pourrait certes limiter les risques liés à Alzheimer, mais aussi augmenter ceux relatifs au cœur et aux vaisseaux sanguins. De plus, la science ne sait toujours pas comment le gène APOE4 provoque la maladie d’Alzheimer.


Des travaux sont donc actuellement menés par l’Université de Stanford. Ils incluent des volontaires avec une mutation très rare. Ces personnes sont en effet porteuses du gène APOE4 qui favorise habituellement la maladie. En revanche, le gène en question affiche ici une « perte fonctionnelle ». Autrement dit, il est beaucoup moins actif que sa forme basique et apparaît donc comme très positif, car il limite fortement l’apparition de la maladie. Les chercheurs comptent donc continuer leurs recherches afin d’explorer davantage cette mutation et éventuellement tenter de modifier le gène APOE4 sans provoquer d’effets secondaires indésirables.










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