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Des scientifiques ont trouvé un moyen de « tatouer » les tardigrades… Et voici pourquoi c’est important !

Des scientifiques ont trouvé un moyen de « tatouer » les tardigrades… Et voici pourquoi c’est important !

  • samedi 3 mai 2025
  • 5

Imaginez un monde où l’on pourrait imprimer des capteurs
microscopiques directement sur les tissus vivants. Où des créatures
vivantes porteraient des dispositifs électroniques sans jamais en
souffrir. Ce monde-là pourrait bien commencer avec… de minuscules
animaux quasi indestructibles : les tardigrades.

L’ours d’eau, champion de la
survie

Les tardigrades, aussi
appelés oursons d’eau, mesurent à peine un demi-millimètre. Ils
ressemblent à des petits sacs à pattes, un brin maladroits. Mais ne
vous fiez pas à leur apparence : ces créatures sont de véritables
survivants de l’extrême. Ils peuvent résister à :

  • Des températures
    proches du zéro absolu

  • Une chaleur
    écrasante

  • Une pression écrasant
    celle des fosses océaniques

  • Une déshydratation
    totale

  • Des doses de
    radiations mortelles

  • Et même… le vide de l’espace

C’est justement cette
résilience hors norme qui en a fait des cobayes idéaux pour une
expérience unique mêlant biologie et technologie de pointe.

Une technique de gravure sur
glace… adaptée au vivant

Dans une étude
publiée dans la revue Nano Letters, une équipe de chercheurs a réussi
à « tatouer » des tardigrades à l’aide d’un procédé appelé
lithographie sur glace.

Cette technique, déjà
bien connue en microélectronique, consiste à graver des motifs à
l’aide d’un faisceau d’électrons dans une fine couche de glace.
Habituellement utilisée pour créer des microcircuits, elle n’avait
encore jamais été testée sur des êtres vivants.

Mais les tardigrades
ne sont pas des êtres vivants comme les autres. Grâce à leur
capacité à entrer en cryptobiose — un état de vie suspendue — ils
peuvent supporter des conditions extrêmes, comme un refroidissement
à -143 °C. C’est à cette température que les chercheurs leur ont
appliqué une couche d’anisole, un composé organique servant de
protection contre le faisceau d’électrons.

Sous ce faisceau,
l’anisole réagit, formant un nouveau composé biocompatible qui
s’attache à la surface du tardigrade. Une fois le processus
terminé, les tardigrades sont réchauffés, réhydratés… et se
réveillent, tatoués à l’échelle nanométrique.


tardigrades

Crédit :
iStock


Crédits : dottedhippo/istock

Des tatouages invisibles à
l’œil nu… mais riches en potentiel

Les motifs gravés
sont extrêmement précis : carrés, points, lignes, et même le logo
de l’université impliquée dans l’étude, avec des détails allant
jusqu’à 72 nanomètres de large.

Environ 40 % des
tardigrades ont survécu à l’expérience — un chiffre déjà
impressionnant, que les chercheurs espèrent améliorer. Mieux encore
: ceux qui ont survécu ne montraient aucun comportement anormal,
comme si les micro-tatouages ne les gênaient pas du tout.

Des cyborgs microscopiques à
portée de main ?

Pourquoi tatouer un
tardigrade ? Parce que cette démonstration ouvre la voie à des
applications biomédicales radicalement nouvelles. Si l’on peut
tatouer un tardigrade, pourquoi pas des bactéries ? Des cellules
humaines ? Des tissus vivants ?

Demain, on pourrait
imaginer :

  • Des capteurs médicaux
    imprimés directement sur la peau ou les organes

  • Des implants
    intelligents capables de surveiller en continu l’état de santé

  • Des organismes
    hybrides, mi-biologiques, mi-électroniques — les fameux cyborgs
    microbiens

Le champ des
possibles est vertigineux.

Science-fiction ou science en
marche ?

Pour Gavin King, l’un
des pionniers de la lithographie sur glace (mais non impliqué dans
l’étude), cette avancée est une révolution silencieuse :

« Il est difficile de
modéliser la matière vivante. Cette technique pourrait enfin nous
permettre de créer des dispositifs qui, jusqu’ici, n’existaient que
dans la science-fiction. »

Le futur de la
médecine — et peut-être de la technologie elle-même — passera-t-il
par des ours d’eau tatoués ? Une chose est sûre : la frontière
entre vivant et artificiel devient plus fine que jamais.

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