(Agence Ecofin) - Alors que plus de 60% du PIB de l’Afrique dépend de la nature, des acteurs du secteur de la finance sonnent la mobilisation pour tenter de limiter le recul inquiétant de la biodiversité sur le continent.
Plusieurs institutions financières africaines de premier plan, dont le groupe bancaire panafricain Ecobank et l’assureur sud-africain Sanlam, ont annoncé dans un communiqué conjoint publié le mercredi 8 juin, le lancement d’une alliance destinée à protéger le « capital naturel » du continent pour assurer une croissance durable.
Baptisée l'Alliance africaine pour le capital naturel (ANCA), elle est lancée en partenariat avec la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) et vise à mobiliser la réponse de la communauté financière aux risques et opportunités liés à la nature.
« L'ANCA a pour objectif de contribuer à la croissance et à la protection du capital naturel de l'Afrique, en faisant passer les flux financiers d'activités destructrices pour des gains à court terme à une gestion à long terme de la nature pour une croissance économique durable », ont précisé les institutions financières membres de l’alliance dans leur communiqué.
Concrètement, l’alliance entend « garantir que les politiques et les pratiques des institutions financières, des entreprises, des régulateurs et des décideurs politiques intègrent les risques et opportunités liés au capital naturel de l'Afrique ». Pour atteindre cet objectif, elle compte s’appuyer sur trois piliers : influencer les normes mondiales de gestion des risques liés à la nature afin qu'elles reflètent les contextes africains ; faciliter l'apprentissage par les pairs pour aider les institutions financières à mieux refléter le lien entre leurs portefeuilles et la nature ; et soutenir les approches en matière de politique, de réglementation et d'investissement qui maximisent les opportunités pour une croissance durable.
Outre Ecobank et Sanlam, l’ANCA compte parmi ses membres Access Bank (Nigeria), Equity Bank (Kenya), FirstRand (Afrique du Sud), Investec (Afrique du Sud), Zambia National Commercial Bank (Zambie) ainsi que le groupe Standard Chartered, la Banque de développement de l'Afrique australe (DBSA) et l'agence de développement du secteur financier FSD Africa, financée par le Royaume-Uni.
Le Cambridge Institute for Sustainability Leadership (CISL) a quant à lui, rejoint l’initiative en tant que partenaire en matière de connaissances.
Plus de 60 % du PIB de l'Afrique dépend directement ou indirectement de la nature alors que la biodiversité se dégrade rapidement sur le continent. Entre 1970 et 2016, les populations de mammifères, de poissons, d'amphibiens et de reptiles ont diminué de 65 % en Afrique, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).
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