(Agence Ecofin) - Variables clés dans la détermination des coûts du transport local, les pièces de rechange sont généralement importées en Afrique. Les coûts logistiques internationaux et les politiques fiscales intérieures influent donc constamment sur leurs prix.
Les tarifs de transport routier en Afrique du Sud pourraient grimper dans les prochains jours avec l’annonce par la Commission d’administration du commerce international (Itac), de nouveaux droits de 38,33% sur les pneumatiques importés de Chine.
La mesure s’aligne sur les politiques anti-dumping de l’État qui visent à protéger les producteurs locaux selon l’Itac, mais elle vient s’ajouter aux droits d’importation actuels compris entre 25% et 30%. Fustigeant la mesure, les importateurs et transporteurs regroupés au sein de plusieurs organisations syndicales alertent déjà sur une prochaine flambée des coûts pour la mobilité des personnes de même que pour le fret.
Selon Charl de Villiers, président de l’Association des importateurs de pneus d’Afrique du Sud (Tiasa), les pneus constituaient le coût d’intrants le plus élevé dans le transport après les salaires et le carburant. Pour lui, en plus des prix élevés des pneus produits localement, l’industrie sud-africaine ne dispose pas encore de capacités suffisantes pour répondre à la totalité de la demande nationale.
« La raison du gouvernement pour l’imposition de droits est ostensiblement d’aider à protéger les fabricants locaux, mais dans le cas des pneus, les fabricants locaux eux-mêmes importent la grande majorité (80%) des plus de 3 000 modèles qu’ils vendent. Ils doivent le faire parce qu’il n’est pas rentable de mettre en place des lignes de production pour autant de modèles au sein d’une même usine », a-t-il déclaré.
La décision du gouvernement intervient en effet dans un climat inflationniste où même les tarifs des transports publics ont connu une augmentation de 9% en juillet, poussant l’augmentation annuelle à 16,4% selon Stats SA. Ces statistiques publiées fin août dernier montrent que l’inflation annuelle à la consommation a atteint son plus haut niveau en 13 ans, passant de 7,4% en juin à 7,8% en juillet.
Henoc Dossa
