L’atterrisseur Luna-25 s’était écrasé sur la Lune le 19 août dernier lors d’une manœuvre destinée à préparer une tentative d’atterrissage près du pôle sud lunaire deux jours plus tard. La Russie a récemment identifié les causes de cet échec.
Un problème d’accéléromètre pour l’atterrisseur Luna-25
Quelques jours avant l’atterrissage prévu de la sonde Luna-25, les ingénieurs russes devaient lui envoyer plusieurs commandes pour corriger son orbite progressivement en effectuant des brûlures de moteurs. L’une d’elles ne s’est malheureusement pas passée comme prévu. Le propulseur du vaisseau avait en effet fonctionné pendant 127 secondes au lieu des 84 secondes prévues dans le cadre de la dernière manœuvre de préatterrissage, provoquant finalement son crash à l’origine d’un nouveau cratère.
Ce fut alors d’un vrai coup dur pour l’industrie spatiale russe qui n’avait pas vu la Lune depuis la fin des années 70. Après plusieurs semaines d’analyse, les chercheurs ont toutefois finalement déterminé qu’une unité de contrôle embarquée n’avait pas réussi à éteindre les moteurs parce qu’elle ne recevait pas les données nécessaires de l’un des accéléromètres du Luna-25 (les appareils utilisés pour détecter et mesurer les mouvements) qui n’avait pas été activé. Cette défaillance n’avait donc pas permis d’enregistrer le moment où la vitesse requise était atteinte pour finalement éteindre les moteurs en temps opportun.
La Russie se projette vers l’avenir
Selon les responsables de Roscosmos et le président russe Vladimir Poutine, Luna-25 avait été conçu pour relancer le fier programme d’exploration lunaire de la Russie et cet échec ne changera rien à la détermination du pays. Trois autres missions de suivi, Luna-26, Luna-27 et Luna-28, sont en effet d’ores et déjà prévues respectivement en 2027, 2028 et 2030. Cependant, il est possible que ce calendrier soit accéléré en raison du crash du Luna-25.
Aux dernières nouvelles, Luna-26 visera à placer un orbiteur sur une orbite polaire de 100 km. Son principal objectif sera de cartographier l’ensemble de la Lune et d’analyser son exosphère. La mission Luna-27 visera ensuite à placer un nouvel atterrisseur dans la région du pôle sud. Il sera question d’effectuer une analyse du régolithe lunaire jusqu’à une profondeur de deux mètres pour y déceler, pourquoi pas, des traces d’eau. En outre, cette mission permettra à l’agence de valider une technique d’atterrissage de haute précision permettant d’éviter les obstacles au sol. La mission Luna-28 cherchera également à détecter et à étudier la présence de glace d’eau au niveau du pôle sud, le but étant de préparer le terrain pour la future base lunaire proposée conjointement par la Russie et la Chine il y a deux ans.
