Le mois de septembre 2023 est entré dans les annales du climat en tant que mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre. Cette information est alarmante, car elle rapproche davantage la planète de la barre critique des 1,5 degrés Celsius de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle. L’impact du changement climatique devient de plus en plus évident et préoccupant.
Carlo Buontempo, directeur du service sur le changement climatique de l’observatoire européen Copernicus, exprime son inquiétude : « Nous n’avons jamais rien vu de tel, pas seulement dans mon expérience professionnelle ou de notre vivant, mais, selon toute vraisemblance, dans toute l’histoire de l’Humanité sur cette planète. » Cette déclaration souligne l’extraordinaire gravité de la situation.
La France en ébullition
La France, elle aussi, a ressenti les effets de cette vague de chaleur exceptionnelle. En septembre 2023, la température moyenne a été bien au-delà des normales, avec une augmentation d’environ 3,6 degrés Celsius par rapport aux mesures précédentes. Les conséquences sont dramatiques, notamment avec la canicule de début septembre, qui a entraîné au moins 60 décès supplémentaires par rapport aux statistiques habituelles. De plus, le thermomètre a grimpé au-dessus des 35 degrés Celsius jusqu’en début octobre, une situation inédite.
Des records planétaires
Au niveau mondial, septembre 2023 a enregistré une température moyenne de 16,38 degrés Celsius à la surface de la Terre, dépassant ainsi le record de septembre 2020 avec une augmentation exceptionnelle de 0,5 degré Celsius. Cette période est désormais 1,75 degré Celsius plus chaude que la moyenne de septembre sur la période 1850-1900, selon Copernicus. Ces chiffres dépassent largement les variations de température habituelles.
Des conséquences inquiétantes
Ces températures record ont déclenché des événements climatiques extrêmes. La tempête Daniel a provoqué des pluies torrentielles, causant des ravages en Libye, en Grèce, au Brésil et au Chili. Pendant ce temps, l’Amazonie est confrontée à une sécheresse exceptionnelle. En outre, la fonte des glaces polaires se poursuit, avec des niveaux de glace de l’Antarctique à des niveaux historiquement bas pour la saison, et la banquise arctique affiche une réduction de 18 % par rapport à la moyenne.
Les océans, qui absorbent 90 % de la chaleur excédentaire due à l’activité humaine depuis l’ère industrielle, connaissent également une surchauffe inquiétante. En septembre, la température moyenne des mers a atteint 20,92 degrés Celsius, établissant un nouveau record mensuel, juste derrière août 2023. Les répercussions sur les écosystèmes marins sont profondes.
2023 se dirige vers le triste titre de l’année la plus chaude jamais enregistrée, se rapprochant dangereusement d’une anomalie de +1,5 degré Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. La principale cause de ces records est le changement climatique d’origine humaine, exacerbé cette année par le phénomène El Niño. Toutefois, même si El Niño joue un rôle, il ne peut expliquer à lui seul cet écart significatif.
L’appel à l’action
Atteindre la barre symbolique des 1,5 degré Celsius ne signifie pas que l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris soit atteint. Pour cela, il faudra réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Carlo Buontempo lance un appel aux politiques publiques pour qu’elles se réfèrent à la science. Bien que 2023 soit déjà une année record, il reste encore des possibilités de contenir le réchauffement climatique, mais il est urgent de prendre des mesures drastiques pour y parvenir.
La situation climatique en 2023 est un avertissement clair et alarmant. Les preuves du réchauffement de la planète sont irréfutables, et il est impératif que le monde agisse rapidement et collectivement pour inverser cette tendance destructive. Les conséquences du changement climatique ne connaissent pas de frontières, et il est de notre devoir de protéger notre planète pour les générations futures.
