Dernièrement à l’occasion d’un discours, le PDG de DeepMind a affirmé que l’intelligence artificielle générale (AGI) pourrait être une réalité et égaler le niveau de l’humain d’ici une dizaine d’années. L’objectif est de conférer aux IA une compréhension profonde du monde, allant bien au-delà des scénarios dans lesquels celles-ci performent actuellement.
Le but ultime : l’intelligence artificielle générale
Filiale du géant Google, DeepMind est une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle à l’origine de plusieurs IA telles que AlphaGo, AlphaFold ou encore, Gemini. En 2024, cette société s’est distinguée avec la mise au point de robots jouant au football et un bras robotisé capable de battre des humains au tennis de table. Une question se pose : à quant une IA égale à l’être humain dans tous les domaines ? Demis Hassabis, PDG de DeepMind a prononcé un discours à Londres il y a quelques jours, dont les détails ont été relatés par la chaine CNBC dans un article du 17 mars 2025. L’intéressé a déclaré que l’intelligence artificielle générale (AGI) pourrait atteindre le niveau humain d’ici une dizaine d’années.
Pour rappel, l’AGI est un domaine de recherche théorique dont le but est de mettre au point des logiciels intégrant une intelligence similaire à celle des humains et ce, tout en étant autodidactes. En effet, il est ici question de permettre à ces logiciels d’effectuer des tâches pour lesquelles ils n’ont pas été formés ou développés au préalable.
Rappelons tout de même que les systèmes d’IA performent généralement dans le cas de tâches très spécifiques. Cependant, leur capacité à interagir dans la réalité reste encore quasiment au point mort. En effet, il est habituellement question d’une approche passive se limitant à des analyses de données dépourvues de compréhension contextuelle. Selon Demis Hassabis, il incombe notamment d’améliorer ce que l’on nomme les « modèles du monde », un type de représentation permettant aux IA de mieux anticiper et planifier leurs actions.
Crédits : Alain Herzog / Wikimedia Commons
Révolutionner la collaboration homme-machine
L’une des pistes les plus pertinentes est celle des systèmes multi-agents. Il s’agit ici de sociétés d’agents pouvant rivaliser (ou coopérer) dans l’objectif d’accomplir des missions complexes. Des tests pratiqués notamment en 2019 et impliquant l’IA AlphaStar dans le jeu vidéo de stratégie en temps réel Starcraft II ont démontré que de tels agents sont capables de travailler ensemble avec efficacité. Néanmoins, la prochaine étape consisterait à transposer ces compétences au sein de scénarios dans la vie réelle.
Ainsi, DeepMind – mais également Anthropic – espèrent révolutionner la collaboration homme-machine dans différents domaines professionnels mais également domestiques. De telles IA capables de coopérer de manière naturelle avec des humains ou d’autres systèmes représenteraient alors une avancé cruciale vers l’intelligence artificielle générale.
Cependant, il existe un obstacle très important : l’optimisation de la fusion entre les algorithmes de planification et les fameux « modèles du monde ». Pour parvenir à valider cet objectif, l’IA devra développer des interactions d’une fluidité inédite et une grande capacité d’adaptation avec son environnement. Pour l’instant, tout ceci reste théorique mais l’optimisme est de mise puisque les experts planchent désormais sur une approche multidisciplinaire associant neurosciences, informatique et philosophie.
