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Les femmes vieillissent mieux que les hommes et on connait enfin la raison scientifique derrière ce mystère

Les femmes vieillissent mieux que les hommes et on connait enfin la raison scientifique derrière ce mystère

  • mardi 25 mars 2025
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Le vieillissement du cerveau humain est un processus complexe, influencé par de nombreux facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux. Pourtant, une différence intrigante se dessine entre les sexes : alors que les hommes et les femmes vieillissent différemment sur le plan cognitif, les femmes semblent bénéficier d’une résilience cérébrale accrue. Pourquoi ? Une nouvelle étude apporte un élément de réponse surprenant : certains gènes du chromosome X, longtemps restés silencieux, se réactivent avec l’âge, offrant potentiellement au cerveau féminin un avantage biologique que le cerveau masculin ne reçoit pas.


Les secrets cachés du chromosome X

Dans notre code génétique, les chromosomes sexuels jouent un rôle majeur. Les hommes possèdent une paire XY, tandis que les femmes ont une paire XX. Mais une particularité existe chez ces dernières : dans chaque cellule, un des deux chromosomes X est normalement inactivé pour éviter un double dosage de certains gènes. Cette inactivation n’est toutefois pas totale : certains gènes échappent à ce mécanisme et restent actifs, tandis que d’autres semblent pouvoir se « réveiller » avec le temps.

Une étude récente, publiée dans Science Advances, suggère que ce phénomène pourrait avoir un impact direct sur la manière dont le cerveau féminin vieillit. En analysant des modèles murins, les chercheurs ont en effet découvert qu’environ 22 gènes du chromosome X jusque-là silencieux se réactivaient chez les souris femelles âgées, notamment dans l’hippocampe, une région clé de la mémoire et de l’apprentissage.

Un avantage biologique inattendu

Parmi les gènes réactivés, un en particulier a retenu l’attention des chercheurs : PLP1. Ce dernier est impliqué dans la production de myéline, cette substance qui entoure et protège les neurones, facilitant la transmission rapide et efficace des signaux cérébraux.


La myéline joue un rôle fondamental dans le bon fonctionnement du cerveau, et sa dégradation avec l’âge est associée à un déclin cognitif progressif. Or, l’étude a montré que les souris femelles âgées présentaient une activation accrue de PLP1 dans leur hippocampe par rapport aux mâles, suggérant une capacité améliorée à maintenir une bonne santé neuronale.

Lorsque les chercheurs ont artificiellement stimulé ce gène chez des souris mâles et femelles âgées, leurs performances cognitives aux tests de mémoire et d’apprentissage se sont améliorées. Ce résultat indique que la réactivation naturelle de PLP1 chez les femelles pourrait être un mécanisme protecteur contre le vieillissement du cerveau.

chromosome x femmes hommes
Crédits : Dragon Claws/istock

Qu’en est-il chez l’humain ?

Bien que cette découverte ait été réalisée sur des souris, les scientifiques ont ensuite analysé des données humaines pour voir si ce phénomène pouvait être transposable. En examinant des échantillons de tissus cérébraux humains, ils ont alors constaté une activation accrue du gène PLP1 chez les femmes âgées par rapport aux hommes, renforçant l’idée que ce mécanisme pourrait être universel.


Si cela se confirme, cette découverte pourrait expliquer en partie pourquoi les femmes montrent une plus grande résilience cognitive que les hommes en vieillissant, malgré une incidence plus élevée de la maladie d’Alzheimer. En effet, bien que les femmes soient plus touchées par cette pathologie, elles tendent à survivre plus longtemps et à conserver une meilleure fonction cognitive plus longtemps que les hommes atteints.

Le rôle des hormones et de la ménopause

Un autre facteur pourrait entrer en jeu : les hormones. La ménopause marque une chute brutale des taux d’œstrogènes, des hormones qui jouent un rôle clé dans le métabolisme cérébral et la protection des neurones. Certains chercheurs, comme la neuroscientifique Roberta Brinton, suggèrent que la diminution des œstrogènes force le cerveau à puiser dans ses réserves énergétiques, entraînant une dégradation accrue de la myéline.

Dans ce contexte, la réactivation du gène PLP1 pourrait être une forme d’adaptation du cerveau féminin à cette transition hormonale. En produisant davantage de myéline à un âge avancé, le cerveau pourrait ainsi compenser les pertes subies plus tôt, après la ménopause.


Vers de nouvelles pistes thérapeutiques ?

Au-delà de la simple compréhension des différences entre les sexes, cette étude ouvre la porte à d’éventuelles applications médicales. Si l’activation du gène PLP1 améliore la cognition chez les souris, pourrait-on développer des traitements capables de stimuler ce mécanisme chez l’humain, en particulier chez les hommes ou chez les personnes à risque de maladies neurodégénératives ?

De plus, le chromosome X n’a longtemps été qu’un acteur secondaire dans la recherche sur le vieillissement, souvent éclipsé par des facteurs comme les hormones ou l’environnement. Pourtant, ces nouveaux travaux suggèrent que son rôle pourrait être bien plus déterminant que ce que l’on imaginait.

Les chercheurs soulignent toutefois qu’il reste encore beaucoup à apprendre. Notamment, ils souhaitent explorer si le chromosome Y, bien que porteur de beaucoup moins de gènes que le chromosome X, pourrait lui aussi influencer le vieillissement cérébral masculin.

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