Lors des travaux de construction d’une voie ferrée sur l’île danoise de Falster, une équipe d’ouvriers a fait une découverte surprenante sous une ferme : un site néolithique vieux de 5 000 ans. Rapidement dépêchés sur place, les archéologues ont mis au jour une structure rare et fascinante pour l’époque, à savoir une cave à racines en pierre. Cette découverte remarquable révèle non seulement l’ancienneté du site, mais surtout un savoir-faire technique avancé dans la conservation des aliments chez les premiers agriculteurs de la région.
Le Néolithique, le début de l’agriculture
Il y a environ 6 000 ans, la culture des vases à entonnoir est apparue dans le nord de l’Europe. C’est à cette époque que les populations ont commencé à cultiver des céréales et à élever des animaux domestiques comme des moutons, des chèvres et des vaches. Ce changement de mode de vie, de chasseurs-cueilleurs à agriculteurs sédentaires, a alors bouleversé leur façon de vivre et d’interagir avec leur environnement. Nos ancêtres ont notamment commencé à construire des maisons permanentes et des tombes monumentales, ce qui a profondément modifié le paysage.
Les fouilles menées à Falster, au Danemark, ont révélé deux phases de construction de maisons sur le site datant de cette époque lointaine. Ces dernières ont été construites en bois, soutenues par de grands poteaux, avec un toit à deux pans. Le sol était en terre compactée, un mélange de sable et d’argile, qui constituait une technique de construction avancée pour l’époque.
Une découverte inattendue : une cave à racines
La découverte la plus surprenante sur ce site est une structure souterraine pavée de pierres que les archéologues pensent être une cave à racines. Ce type de structure servait à stocker des aliments dans des conditions idéales pour les garder frais plus longtemps. Les températures souterraines sont en effet stables tout au long de l’année, ce qui protège les aliments de la chaleur de l’été et du gel de l’hiver.
Une telle innovation aurait été un atout majeur pour ces premiers agriculteurs en leur permettant de conserver leur récolte et de survivre pendant les hivers rigoureux. Si cette interprétation se confirme, cela marquerait ainsi une véritable avancée technique pour cette société néolithique.
Les fouilles ont également révélé plus de mille objets sur le site, notamment des outils en silex, des poteries et même des fossiles d’oursins. Concentrés autour de la zone pavée, ces artefacts témoignent de l’activité humaine sur le site. Bien que les archéologues ne puissent pas encore dire s’ils ont été placés intentionnellement ou s’ils ont simplement été abandonnés au fil du temps, ils fournissent un précieux aperçu de la vie quotidienne à cette époque.

Une datation qui soulève des questions
Grâce à la datation au radiocarbone, les chercheurs ont pu dater la construction de la cave et des premières maisons entre 3080 et 2780 avant notre ère. Cependant, ils ont découvert un autre mystère sur ce site : des trous de poteaux, probablement les restes d’une ancienne clôture, datent d’une période antérieure, entre 3600 et 3500 avant notre ère, soit plusieurs siècles avant les maisons.
Cela suggère que cet emplacement avait une importance stratégique bien avant que les habitations ne soient construites. La clôture aurait alors pu servir à diverses fonctions comme protéger le bétail ou délimiter un territoire. Cependant, la véritable utilité de cette structure reste à déterminer et les archéologues continuent d’explorer cette question.