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Une graine ailée de 360 millions d’années révèle les secrets de la dispersion des plantes

Une graine ailée de 360 millions d’années révèle les secrets de la dispersion des plantes

  • vendredi 11 octobre 2024
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Des scientifiques ont fait une découverte extraordinaire en Chine : une graine ailée vieille de 360 millions d’années, datant du Dévonien supérieur. La structure unique de ce fossile, nommé Alasemenia tria, révèle une technologie naturelle sophistiquée utilisée pour sa dispersion par le vent.


Les graines : des véhicules de survie

Pour survivre et coloniser de nouveaux territoires, les plantes doivent disperser leurs graines loin de la plante mère. Cela permet d’éviter la compétition pour les ressources comme la lumière, l’eau et les nutriments du sol. La nature a ainsi développé plusieurs méthodes ingénieuses pour assurer cette dispersion.

Certains végétaux utilisent notamment des animaux pour transporter les graines sur leur fourrure ou en les mangeant. D’autres utilisent des mécanismes comme l’eau ou des structures explosives qui projettent les graines. Les graines munies d’ailes, comme celles des érables ou des sycomores, sont quant à elles conçues pour se déplacer sur de longues distances en étant portées par le vent. Leurs ailes agissent comme des parachutes ou des hélices qui leur permettent de planer lentement, augmentant ainsi leurs chances d’être emportées loin de la plante d’origine.

Dans le cas des premières plantes terrestres, les graines ailées étaient cependant très rares. La plupart étaient en effet recouvertes d’une structure protectrice appelée cupule qui empêchait leur dispersion efficace par le vent. Alasemenia tria, la graine récemment découverte en Chine (dans la formation de Wutong) est néanmoins différente. En effet, elle n’a pas de cupule et possède trois ailes, une adaptation avancée pour cette époque ancienne.


Ces ailes rayonnent à partir de la couche extérieure de la graine (ou tégument) et sont structurées pour faciliter sa dispersion par le vent en créant une forme large et aplatie pour planer plus efficacement.

Alasemenia tria graine
Branches fertiles et graines d’Alasemenia tria. Crédits : Deming Wang

Pourquoi trois ailes ?

Pour mieux comprendre l’efficacité de cette dispersion, les chercheurs ont comparé Alasemenia tria  à d’autres graines ailées de la même époque, comme Warstenia et Guazia, qui possédaient chacune quatre ailes. Or, une analyse mathématique a révélé que la configuration à trois ailes d’Alasemenia tria lui conférait une meilleure stabilité dans l’air, augmentant la vitesse de rotation des graines lorsqu’elles tombaient des arbres ou des branches. Cela leur permettait de capturer le vent de manière plus efficace pour se disperser ainsi plus loin de la plante mère et augmenter leurs chances de coloniser de nouvelles zones.

« Cette graine nous montre à quel point les plantes du Dévonien supérieur étaient déjà bien adaptées à leur environnement », note le professeur Deming Wang, l’un des auteurs de l’étude. « Elle met également en lumière une transition importante dans l’histoire des plantes, alors qu’elles évoluaient pour conquérir de nouveaux territoires. »

Les détails de l’étude sont publiés dans la revue eLife.

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