Des scientifiques ont fait une découverte extraordinaire en Chine : une graine ailée vieille de 360 millions d’années, datant du Dévonien supérieur. La structure unique de ce fossile, nommé Alasemenia tria, révèle une technologie naturelle sophistiquée utilisée pour sa dispersion par le vent.
Les graines : des véhicules de survie
Dans le cas des premières plantes terrestres, les graines ailées étaient cependant très rares. La plupart étaient en effet recouvertes d’une structure protectrice appelée cupule qui empêchait leur dispersion efficace par le vent. Alasemenia tria, la graine récemment découverte en Chine (dans la formation de Wutong) est néanmoins différente. En effet, elle n’a pas de cupule et possède trois ailes, une adaptation avancée pour cette époque ancienne.
Ces ailes rayonnent à partir de la couche extérieure de la graine (ou tégument) et sont structurées pour faciliter sa dispersion par le vent en créant une forme large et aplatie pour planer plus efficacement.

Pourquoi trois ailes ?
Pour mieux comprendre l’efficacité de cette dispersion, les chercheurs ont comparé Alasemenia tria à d’autres graines ailées de la même époque, comme Warstenia et Guazia, qui possédaient chacune quatre ailes. Or, une analyse mathématique a révélé que la configuration à trois ailes d’Alasemenia tria lui conférait une meilleure stabilité dans l’air, augmentant la vitesse de rotation des graines lorsqu’elles tombaient des arbres ou des branches. Cela leur permettait de capturer le vent de manière plus efficace pour se disperser ainsi plus loin de la plante mère et augmenter leurs chances de coloniser de nouvelles zones.
« Cette graine nous montre à quel point les plantes du Dévonien supérieur étaient déjà bien adaptées à leur environnement », note le professeur Deming Wang, l’un des auteurs de l’étude. « Elle met également en lumière une transition importante dans l’histoire des plantes, alors qu’elles évoluaient pour conquérir de nouveaux territoires. »
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue eLife.