En fouillant une ancienne nécropole à Reims, dans le nord-est de la France, une équipe d’archéologues est récemment tombée sur un sarcophage datant de l’époque romaine encore non ouvert. Le tombeau contient probablement les restes d’une femme d’élite.
Une découverte exceptionnelle
Au IIe siècle, Reims, connue à l’époque sous le nom de Durocortorum, était la capitale de la Gaule belge, l’une des provinces de la Gaule romaine. Cette région comprenait une vaste zone couvrant le nord-est de la Gaule, avec des territoires s’étendant sur ce qui est aujourd’hui la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’ouest de l’Allemagne. Cette grande ville jouait un rôle crucial en tant que centre administratif, économique et culturel de la région.
Bien que de nombreux vestiges romains aient été perdus au fil des siècles, Reims possède encore des vestiges de cette époque, tels que des traces de murailles, d’aqueducs et d’autres structures antiques. Récemment, des archéologues ont mené des fouilles dans une ancienne nécropole s’étendant sur 1 200 mètres carrés.
Il s’agissait de l’une des nombreuses nécropoles qui s’étendaient au-delà des fortifications de la ville et le long de sept artères principales menant à d’autres métropoles, dont Lutèce (Paris) et Lugdunum (Lyon). Depuis la découverte du premier de ces cimetières dans la seconde moitié du 19e siècle, les archéologues ont fouillé plusieurs milliers de sépultures anciennes à Reims. Cependant, la plupart avaient déjà été pillées, d’où l’intérêt de cette nouvelle découverte.
Ce sarcophage scellé est en effet la première tombe non pillée de ce type découverte dans une ancienne ville gallo-romaine. Agnès Balmelle, directrice scientifique et technique adjointe de l’INRAP évoque au Parisien une découverte « exceptionnelle ».

Probablement une femme d’élite
Le tombeau en calcaire brut était scellé avec huit fermoirs en fer. Pour avoir un aperçu de ce qu’il y avait à l’intérieur, les chercheurs ont passé le tombeau aux rayons X, puis ils ont inséré une caméra endoscopique à l’intérieur. Ces travaux d’analyse ont finalement révélé la présence d’un squelette féminin et divers objets funéraires, dont quatre lampes à huile, un petit miroir, une bague en ambre et un peigne destinés à accompagner le corps dans l’au-delà.
Le fait que cette tombe soit aussi imposante laisse à penser que cette femme, décédée vers l’âge de 40 ans, jouissait probablement d’un statut spécial. Les scientifiques aimeraient désormais comparer son ADN à d’autres échantillons dans le but de déterminer si elle appartenait à une élite locale ou étrangère.