En Australie, des chercheurs ont découvert que les gouttes d’eau sont capables de produire de l’électricité en adhérant puis en glissant sur de petits obstacles. Cette découverte ouvre la voie vers plusieurs innovations, dont un panneau pouvant produire de l’énergie grâce aux précipitations.
Des charges se produisant dès le premier contact
Le long d’une fenêtre ou d’un pare-brise, les gouttes d’eau s’écoulent de façon aléatoire en raison de la présence de petites inégalités (ou aspérités). Or, le fait est qu’en rencontrant ces déformations, les gouttes produisent une minuscule charge électrique. Il s’agit ici d’une découverte très intéressante par l’Institut royal de technologie de Melbourne (Australie), comme en témoigne un communiqué officiel du 12 mars 2025 et une publication dans la revue Physical Review Letters.
Les auteurs expliquent avoir découvert que l’eau, lorsque cette dernière se déplace sur une surface, peut générer des charges électriques jusqu’à dix fois plus importantes que ce que la Science pensait. Auparavant, la plupart des scientifiques pensait que ce phénomène se produisait seulement lorsque que l’eau quittait la surface, en séchant. Les travaux des chercheurs australiens ont permis de comprendre qu’une charge électrique se produit dès le premier contact de l’eau, lors du passage de l’état sec à l’état humide. Or, la charge en question est beaucoup plus grande que lors du passage de l’état humide à l’état sec.
Les meneurs des travaux ont utilisé une plaque de polytétrafluoroéthylène, un matériau que l’on retrouve dans le téflon. Ils ont également eu recours à une caméra afin de capturer des images individuelles des gouttelettes d’eau et ce, tout en mesurant séparément les variations de charge. Les expériences ont montré que lors-qu’une goutte d’eau est retenue par un obstacle, la force s’accumule jusqu’au glissement de cette même goutte, libérant ainsi une charge. Selon les chercheurs, cette charge électrique est mille fois inférieure à celle provenant d’une décharge statique produite par une personne sautant sur un trampoline à proximité.
Quelles applications ?
Ces travaux ouvrent la voie vers des innovations permettant d’améliorer ou d’inhiber la charge obtenue lors des interactions liquide-surface dans diverses applications concrètes. Toutefois, les scientifiques australiens prévoient d’étudier le phénomène en ce qui concerne d’autres types de surface, afin de découvrir éventuellement d’autres possibilités.
Dans un futur plus ou moins proche, il sera peut-être possible de récupérer l’électricité générée par les gouttelettes d’eau. Il pourrait être également question d’accélérer la charge à partir du mouvement des liquides au sein des dispositifs de stockage d’énergie. En effet, les chercheurs désirent étudier les potentiels impacts du mouvement saccadé sur la sécurité des systèmes de traitement des fluides, par exemple ceux permettant de stocker et de transporter des produits tels que l’hydrogène ou encore, l’ammoniac.
