Formés lorsqu’une étoile massive arrive à la fin de sa vie et s’effondre sous l’effet de sa propre gravité, les trous noirs fascinent autant qu’ils déroutent. Nous en connaissons trois types, mais une autre forme beaucoup plus ancienne pourrait exister : les trous noirs primordiaux. Bien que leur existence soit encore purement théorique, les chercheurs continuent de les chercher, convaincus qu’ils pourraient détenir des secrets cruciaux sur l’origine de notre Univers et la matière noire.
Comment les trous noirs primordiaux se seraient-ils formés ?
Les trous noirs primordiaux (TNP) se distinguent des trous noirs classiques par leur origine. Tandis que ces derniers naissent de l’effondrement d’étoiles massives, les TNP se seraient formés durant les premières étapes de l’Univers, lorsque l’espace-temps était extrêmement dense et chaud.
Dans le détail, juste après le Big Bang, l’Univers n’était qu’une soupe de particules en fusion en pleine expansion. Certaines zones de cette soupe auraient alors pu devenir si denses qu’au lieu de simplement se refroidir, elles se seraient effondrées sous leur propre poids, créant des trous noirs instantanés. Les chercheurs pensent que ces trous noirs primordiaux pourraient avoir des tailles variées, allant de petites masses bien plus petites que celles des trous noirs classiques à des masses beaucoup plus grandes.
Le lien entre trous noirs primordiaux et matière noire
La matière noire est l’une des plus grandes énigmes de l’astrophysique moderne. Elle ne peut être détectée directement, mais son influence est visible à travers son effet gravitationnel sur les galaxies et autres structures cosmiques. Certains scientifiques pensent que les trous noirs primordiaux pourraient être des candidats parfaits pour expliquer cette matière noire. En effet, si ces trous noirs sont suffisamment nombreux et de taille appropriée, ils pourraient expliquer certains des effets observés dans l’Univers sans avoir besoin de recourir à des particules inconnues.
Les recherches actuelles sur la matière noire se concentrent souvent sur les particules, mais les trous noirs primordiaux offrent une approche différente. Ils sont un candidat intéressant parce qu’ils sont capables d’interagir avec leur environnement de manière très spécifique, ce qui pourrait les rendre détectables à l’aide de méthodes indirectes.
Une nouvelle méthode pour détecter les trous noirs primordiaux
Si les trous noirs primordiaux existent, il est crucial de pouvoir les détecter. Traditionnellement, la recherche de ces objets mystérieux se fait en scrutant le ciel à l’aide de télescopes spatiaux et en analysant les signaux de lumière ou les ondes gravitationnelles. Récemment, des scientifiques ont proposé une autre méthode qui pourrait bien changer notre approche actuelle de l’astronomie.
Concrètement, plutôt que de chercher dans l’espace lointain, ces chercheurs suggèrent que ces trous noirs pourraient se cacher dans des objets beaucoup plus proches de nous, comme des planètes rocheuses, des astéroïdes, voire des roches ici sur Terre. Selon eux, un trou noir primordial pourrait se retrouver piégé à l’intérieur de ces objets après leur formation. Une fois capturé, le trou noir absorberait le noyau liquide de l’astéroïde ou de la planète, créant un espace vide à l’intérieur, comme un creux. Si un tel objet subit un impact ou une collision, ce creux pourrait devenir visible, ce qui permettrait ainsi aux chercheurs de détecter l’existence de ces trous noirs.
Une autre possibilité est que les petits trous noirs primordiaux, qui se déplacent à grande vitesse, pourraient laisser des tunnels microscopiques à travers ces objets solides.

Pourquoi cette méthode est-elle prometteuse ?
L’approche est intrigante, car elle ouvre de nouvelles voies pour détecter ces objets encore théoriques. En outre, l’un des grands avantages de cette méthode est qu’elle est relativement accessible. Contrairement à d’autres recherches qui nécessitent des télescopes sophistiqués ou des observatoires dans l’espace, la détection des creux ou des tunnels microscopiques pourrait être réalisée avec des outils plus simples et des études de terrain. Cette approche pourrait ainsi apporter des réponses à des questions qui restent sans réponse depuis des décennies, tout en étant plus économique.