Des chercheurs chinois et suédois ont effectué une simulation qui met en scène la terrible éruption du volcan Tambora de 1815 sur notre actuelle Terre pour estimer les effets des éruptions sur la production d’énergie. Selon les résultats, cette catastrophe engendrerait une baisse de 9 % du potentiel éolien mondiale sur une période de deux ans.
Une modification du bilan radiatif de la Terre
Pour rappel, la notion de vent de surface fait référence à la vitesse et à la direction du vent, que l’on mesure à une hauteur maximale de dix mètres au-dessus du sol. Or, cette vitesse fait l’objet d’une surveillance constante aux quatre coins du monde, au regard des moyens déployés dans la production d’énergie éolienne. Évidemment, si ces vents de surface sont inexistants ou très faibles, les pales des éoliennes ne produisent pas ou peu d’énergie.
Les vents de surface sont influencés de diverses manières, notamment par la présence d’aérosols dans l’air. Ces particules ont tendance à disperser le rayonnement solaire qui arrive. Cela a pour effet de modifier le bilan radiatif de la Terre, à savoir la différence entre l’énergie reçue et celle renvoyée vers l’espace et impacte donc le climat.
Les éruptions volcaniques peuvent donc affecter les vents de surface. Ces dernières rejettent d’importantes quantités de dioxyde de soufre dans la stratosphère où se produisent des réactions qui transforment ce composé en aérosols sulfatés.

Pourquoi ces recherches sur les effets des éruptions sont-elles importantes ?
Il faut savoir que les observations couvrent seulement les quarante dernières années et que les stations de surveillance se trouvent majoritairement en Europe, en Asie de l’Est et en Amérique du Nord. Ces moyens sont donc insuffisants pour étudier l’impact des éruptions volcaniques les plus puissantes. Néanmoins, une étude publiée dans la revue The Innovation le 6 janvier 2025 permet d’en savoir plus sur le sujet. Les chercheurs de l’Université Peking (Chine) et de l’Université de Gothenburg (Suède) ont représenté une dizaine d’éruptions tropicales parmi les plus puissantes jamais répertoriées à l’aide de modèles informatiques. Selon les résultats, la terrible éruption du volcan Tambora de 1815 peut entraîner une baisse de 9,2 % de la densité de la puissance éolienne durant les deux années qui suivent.
Les chercheurs à l’origine de l’étude ont affirmé que ces travaux pourraient permettre de comprendre les possibles effets des injections d’aérosols stratosphériques, dont les effets sont similaires aux éruptions volcaniques. Il s’agit d’une technique de géo-ingénierie solaire en particulier : la gestion du rayonnement solaire. Elle consiste à pulvériser du dioxyde de soufre dans la stratosphère dans le but d’augmenter la proportion de lumière solaire réfléchie dans l’espace. Or, dans la mesure où l’éolien représentait 8 % de l’électricité produite à l’échelle globale en 2023, il est important de savoir dans quelle mesure la gestion du rayonnement solaire pourrait impacter cette production.