(Agence Ecofin) - La RDC est parvenue en mai dernier, à un accord préliminaire avec les services du FMI pour l’obtention d’un programme de financement triennal de 1,5 milliard $. Cette semaine, le conseil d’administration du Fonds doit se réunir pour valider l’accord, sous réserve de certaines conditions préalables.
En RDC, la signature d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) semble encore rencontrer quelques difficultés. Dans le cadre des négociations entre les deux parties, l’institution de Bretton Woods avait posé certaines conditions que Kinshasa devra respecter avant de donner son feu vert.
Parmi ces conditions figure le renouvellement du conseil d’administration de la Banque centrale du Congo. A cet effet, les autorités avaient nommé deux vice-gouverneurs et une nouvelle gouverneure pour prendre la tête de l’institution.
A travers cette réforme, le FMI souhaitait garantir l’indépendance (par rapport au pouvoir public) de la Banque centrale, conformément à la loi organique de 2018 portant organisation et fonctionnement de l’institution. Mais problème, parmi les membres de la nouvelle administration figurent deux personnalités membres du cabinet du président Félix Tshisekedi : Prince Leta Katumbi et André Wameso. Ce dernier est le directeur du cabinet adjoint du chef de l’Etat.
Face à cette situation contraire au principe de non-ingérence du gouvernement dans la gestion de la Banque centrale, le FMI a demandé la démission des deux personnalités. Selon plusieurs sources, Kinshasa ne devrait pas s’opposer à cette demande qui devrait être satisfaite dans les prochaines heures.
Pour rappel, la RDC espère obtenir du FMI un financement de 1,5 milliard $ adossé à un programme de réformes économiques qui devrait lui permettre d’obtenir des financements additionnels de la part d’autres partenaires. Depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi à la tête de l’Etat congolais, les autorités tentent de relancer l’économie nationale marquée par des années de mauvaise gestion sur fond de pauvreté.
En 2019, le dirigeant avait annoncé son intention de sortir 20 millions de Congolais de la pauvreté ou de l’extrême pauvreté, d’ici les prochaines années, et avait pour ce faire besoin de débloquer des financements internationaux. Alors que le chef d’Etat semble avoir commencé à unir la classe politique autour de lui, avec la formation d’un gouvernement acquis à sa cause et l’obtention d’une majorité au Parlement, plusieurs partenaires financiers du pays comme la Banque mondiale avaient notamment conditionné le décaissement de certains de leurs financements à l’obtention d’un programme de réformes piloté par le FMI.
Notons que la décision du conseil d’administration du FMI devant valider ou invalider l’accord préliminaire conclu en mai dernier est attendue pour cette semaine.
Moutiou Adjibi Nourou
Lire aussi: