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Quand l’atmosphère a de la mémoire : une découverte qui pourrait bouleverser les vies de milliards de personnes !

Quand l’atmosphère a de la mémoire : une découverte qui pourrait bouleverser les vies de milliards de personnes !

  • samedi 17 mai 2025
  • 4

Les pluies de
mousson, essentielles à la survie de milliards de personnes dans
des régions comme l’Inde, l’Indonésie, le Brésil et la Chine, sont bien
plus complexes que ce que l’on croyait. Jusqu’à récemment, ces
pluies étaient principalement perçues comme une réaction directe
aux variations du rayonnement solaire. Cependant, une nouvelle
étude de l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam
(PIK) a révélé un phénomène fascinant : l’atmosphère possède une
« mémoire » qui joue un rôle crucial dans la régulation
des pluies de mousson. Cette découverte pourrait avoir des
implications majeures pour la gestion du climat mondial et la
sécurité alimentaire de nombreuses régions du globe.

L’atmosphère qui « se
souvient »

Lorsqu’on pense à la
mémoire, on imagine généralement des cerveaux ou des systèmes
biologiques capables de stocker des informations. Pourtant,
l’atmosphère terrestre semble aussi pouvoir enregistrer et retenir
des données, mais sous une forme très différente : la vapeur d’eau.
Selon l’étude, cette capacité à « se souvenir » permet à
l’atmosphère de réguler les pluies de mousson de manière bien plus
subtile et complexe qu’on ne le pensait.

Au cœur de cette
découverte, révélée dans PNAS, il y a un phénomène appelé la bistabilité atmosphérique. En
d’autres termes, l’atmosphère peut exister dans deux états stables
distincts : un état humide et pluvieux, et un état sec. Et ce n’est
pas un simple basculement progressif entre ces états : le
changement peut être brutal et soudain, ce qui peut avoir des
conséquences dramatiques pour les écosystèmes et les sociétés
humaines.

Comment fonctionne cette
« mémoire » ?

L’atmosphère
« se souvient » de son état passé grâce à l’accumulation
de vapeur d’eau. Au printemps, la région atmosphérique est
généralement sèche, et il faut plusieurs semaines pour qu’elle se
charge de vapeur d’eau avant que la mousson ne commence. Une fois
que l’atmosphère est suffisamment humide, elle déclenche les
précipitations. Mais, contrairement à ce que l’on pensait jusqu’à
présent, même lorsque le rayonnement solaire commence à diminuer en
automne, la vapeur d’eau accumulée maintient les pluies, créant un
effet de « mémoire » saisonnière.

Ainsi, l’atmosphère
ne réagit pas uniquement aux changements immédiats du rayonnement
solaire, mais elle « prend en compte » son passé et son
état précédent. Ce processus peut avoir des conséquences profondes
sur la régularité et l’intensité des moussons, et donc sur la
production agricole et la vie quotidienne de milliards de
personnes.


mémoire atmosphère mousson

Crédit :
iStock


Crédits : Wirestock/istock

Une découverte
révolutionnaire pour la science du climat

Cette capacité de
l’atmosphère à alterner brutalement entre des états secs et
pluvieux est appelée bistabilité, et elle est essentielle pour
comprendre les phénomènes climatiques liés aux moussons. Jusqu’à
maintenant, les scientifiques pensaient que le climat était
influencé de manière progressive par des facteurs comme le
rayonnement solaire. Mais cette nouvelle recherche montre qu’il
existe un point de
bascule
dans l’atmosphère, un seuil après lequel
l’atmosphère devient soit humide et pluvieuse, soit sèche et
stable. Ce phénomène pourrait rendre les prévisions climatiques
plus complexes, mais aussi plus précises si on arrive à en
comprendre les mécanismes.

En utilisant des
données d’observations provenant de l’Inde, de la Chine et d’autres
régions touchées par la mousson, ainsi que des simulations
avancées, l’équipe de chercheurs a pu démontrer que l’état de
l’atmosphère n’est pas seulement dicté par les conditions
actuelles, mais aussi par l’histoire récente des saisons passées.
Si les pluies étaient abondantes l’année précédente, il est plus
probable que l’atmosphère se maintienne dans un état humide. À
l’inverse, si la saison précédente a été particulièrement sèche, il
est plus difficile de déclencher la mousson.

Un phénomène fragile et
vulnérable

Le plus frappant dans
cette découverte est que ce système de mémoire atmosphérique semble
fragile. L’atmosphère peut basculer de manière brutale, et si cet
équilibre est perturbé, les conséquences pourraient être
dramatiques. Par exemple, le réchauffement climatique ou la
pollution pourraient perturber ce phénomène naturel, en altérant
l’accumulation et la gestion de la vapeur d’eau. De tels
changements pourraient conduire à des moussons plus imprévisibles et plus
extrêmes, menaçant les récoltes agricoles et les moyens de
subsistance des populations qui dépendent de ces pluies
saisonnières.

Des phénomènes comme
la sécheresse prolongée ou, au contraire, des pluies torrentielles
inhabituelles, pourraient devenir plus fréquents et plus intenses
si cette mémoire atmosphérique venait à se rompre. Cela met en
lumière l’importance de comprendre les mécanismes climatiques
complexes qui gouvernent les saisons de pluie, et l’urgence de
mettre en place des systèmes de surveillance plus efficaces.

Vers un système d’alerte
précoce

Une des conclusions
intéressantes de l’étude est qu’il est possible d’identifier le
point de bascule
de la mousson. En analysant les données d’observation sur plusieurs
années, il pourrait être possible de repérer les signes
avant-coureurs d’un changement brutal dans le comportement des
moussons. Un tel système de surveillance pourrait donner aux
autorités et aux agriculteurs des outils pour se préparer à des
périodes de sécheresse ou de pluie extrême, réduisant ainsi les
risques de catastrophes naturelles majeures.

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