Ils nous bourdonnent dans les oreilles la nuit et nous piquent. Pire encore, ils nous transmettent des maladies dont certaines peuvent être très dangereuses. Si des solutions fleurissent pour combattre les moustiques, il faut savoir que ces insectes ont aussi leur utilité et mériteraient davantage notre tolérance.
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Un insecte totalement néfaste ?
Dans le règne animal, certaines espèces font peur comme les serpents, mygales et autres scorpions. D’autres nous répugnent comme les rats et autres cafards. Citons également le moustique, que tout le monde s’accorde à détester. Il faut dire que celui-ci peut perturber notre sommeil durant l’été, mais aussi, et surtout, certaines espèces nous transmettent des maladies.
Par exemple, le moustique tigre (Aedes albopictus) est un important vecteur de la dengue, du chikungunya ou encore du virus Zika. Citons également l’anopheles gambiae, principal vecteur du paludisme en Afrique subsaharienne ou encore les moustiques des genres Aedes et Haemogogus, responsables de la fièvre jaune dans certaines zones tropicales des continents africain et américain.
Nous n’avons évidemment pas cité l’intégralité des espèces de moustiques capables de transmettre des maladies aux hommes. Quoi qu’il en soit, il est difficile d’imaginer que ce type d’insecte joue un rôle important pour la biodiversité et les écosystèmes. Et pourtant, c’est bien le cas.
Les moustiques ont un rôle important dans la chaîne alimentaire
Pouvons-nous imaginer un monde sans moustique ? Sur 3 500 espèces de moustiques, “seulement” 200 s’attaquent aux humains. Ils sont d’ailleurs présents sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique. Datant de 2010, une longue publication dans la revue Nature évoquait de possibles “séquelles écologiques” en cas d’éradication des moustiques. Il n’y a néanmoins pas de consensus scientifique concernant la durée que prendraient les écosystèmes pour s’en remettre. Il faut dire le moustique est un maillon plutôt important de la chaîne alimentaire.
En effet, différents animaux se nourrissent des moustiques et de leurs larves comme les chauves-souris, les oiseaux, les batraciens, les hérissons, les arachnides, les taupes ou encore les libellules. Néanmoins, dans la mesure où quasiment aucune espèce animale ne se nourrit exclusivement de moustiques, leur disparition à elle seule n’entraînerait pas d’extinction de masse. Toutefois, certaines espèces d’oiseaux migrateurs en ont fait leur mets principal dans la toundra arctique et la disparition de ces insectes pourrait donc impacter leur population.

Une extinction non souhaitable
Il faut savoir que le moustique est aussi un insecte pollinisateur, car tout comme les abeilles et autres bourdons, il se nourrit aussi du nectar des fleurs. Or, bien que ce dernier se situe à un niveau inférieur en termes d’activité pollinisatrice, il peut parfois se montrer essentiel. En effet, il est par exemple l’un des pollinisateurs exclusifs du cacaoyer. Par ailleurs, il existe un moyen de réduire la population de certaines espèces de moustiques, et ce, de manière localisée. Au Brésil, en Chine et quelques autres pays, des lâchers de moustiques tigres stériles ont eu lieu. L’objectif est de féconder un maximum de femelles et ainsi, rendre leurs œufs non viables. Par ailleurs, d’autres solutions sont en cours d’étude.
Un monde sans moustiques est finalement assez peu souhaitable, surtout qu’au regard du nombre d’espèces existantes, peu s’attaquent aux humains. Surtout, des moyens de contrôler les populations posant réellement problème émergent. Cependant, il se pourrait que nous n’ayons pas réellement le choix sur le long terme. En effet, les scientifiques du monde entier observent un déclin progressif des insectes d’une manière générale, un déclin qui serait d’ailleurs plus important que prévu à cause du réchauffement climatique que l’humanité peine à contrôler.