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Nous pourrions bientôt vivre dans des maisons « vivantes » autoréparables… Voici comment !

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  • samedi 26 avril 2025
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Le monde de la construction est en pleine mutation grâce à une percée scientifique qui pourrait bien transformer la manière dont nous construisons nos habitations et infrastructures. Une équipe de chercheurs de l’Université d’État du Montana annonce en effet avoir développé un matériau de construction inédit, composé de mycélium fongique et de cellules bactériennes vivantes. Ce matériau vivant, capable de s’auto-réparer et de survivre pendant plusieurs semaines, pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour l’architecture durable.


Un matériau vivant au service de la construction

Les matériaux de construction conventionnels, comme le béton et l’acier, sont responsables d’une grande partie des émissions mondiales de CO₂, en particulier le ciment, dont la production génère près de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Face à ce défi environnemental, les scientifiques cherchent depuis plusieurs années à développer des alternatives plus écologiques. C’est dans ce contexte que l’équipe dirigée par Chelsea Heveran, professeure à l’Université d’État du Montana, a mis au point ce matériau de construction innovant.

Contrairement aux matériaux classiques, ce composite biosourcé combine des éléments vivants – des cellules bactériennes et du mycélium fongique – qui confèrent au matériau des propriétés auto-régénératrices. Ce dernier est capable de réparer ses propres dommages et de rester viable pendant plusieurs semaines. Une capacité de résilience qui ouvre de nouvelles perspectives pour la construction de structures durables et résilientes.

Comment ça marche ?

L’innovation repose sur un matériau biominéralisé qui utilise le mycélium fongique de Neurospora crassa, une moisissure du pain, comme échafaudage. Ce mycélium sert à créer une structure interne qui peut évoluer et se modifier selon les besoins. Mais ce n’est pas tout. Des cellules bactériennes vivantes sont intégrées dans le matériau, qui lui confèrent une capacité unique à s’autoréparer de manière autonome. Lorsque des dommages surviennent, les cellules vivantes peuvent se multiplier et réparer les zones endommagées.


Cela représente un véritable progrès par rapport aux biomatériaux existants, qui ne restaient viables que quelques jours au mieux et ne pouvaient pas soutenir des applications pratiques sur des périodes prolongées. Ce matériau vivant, quant à lui, peut continuer à remplir ses fonctions pendant plusieurs semaines, ce qui le rend apte à des applications dans des constructions plus complexes.

maisons mycélium béton
Des ingénieurs ont développé un matériau de construction utilisant le mycélium racinaire d’un champignon et des cellules bactériennes. (Image représentative). Crédits : Vincent Wu/JGI

Des perspectives concrètes pour une construction écoresponsable

L’un des grands avantages de ce matériau est sa production à basse température, un facteur clé pour réduire l’empreinte carbone. Contrairement au béton, qui nécessite une chaleur intense pour sa fabrication, ce matériau biosourcé est une solution plus respectueuse de l’environnement. En plus de sa capacité à se réparer et à s’adapter, il pourrait potentiellement remplacer des matériaux comme le ciment dans certains domaines de la construction.

Le mycélium fongique utilisé pour la structure du matériau offre également une grande flexibilité architecturale. Les chercheurs ont démontré qu’il est possible de créer des structures aux géométries complexes, adaptées aux besoins spécifiques de chaque projet. Cela pourrait révolutionner non seulement la manière dont nous construisons, mais aussi la manière dont nous concevons les bâtiments de demain.


Un futur plus vert pour l’architecture

Ce matériau innovant représente une avancée majeure vers des solutions de construction plus durables. Dans un contexte où l’impact environnemental de l’industrie de la construction est de plus en plus scruté, cette innovation pourrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à limiter l’exploitation des ressources naturelles. L’équipe de chercheurs espère également que ce matériau pourra évoluer pour devenir un jour un substitut viable au béton dans une plus large mesure.

Bien que des progrès restent à faire pour améliorer la longévité des cellules vivantes et optimiser la production à grande échelle, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives excitantes pour l’avenir de l’architecture. Une chose est sûre : avec des matériaux capables de se réparer et de s’adapter, l’architecture du futur pourrait bien être vivante.

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