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Une grande partie des cancers diagnostiqués pourraient être causés par cet appareil : doit-on vraiment s’inquiéter ?

Une grande partie des cancers diagnostiqués pourraient être causés par cet appareil : doit-on vraiment s’inquiéter ?

  • samedi 26 avril 2025
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La tomodensitométrie (TDM), également connue sous le nom de scanner, est une technologie médicale essentielle qui permet de diagnostiquer avec précision une variété de maladies. Cependant, une étude récente a mis en lumière un risque inattendu : selon les projections de cette étude, les scanners pourraient être responsables de jusqu’à 5 % des nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année aux États-Unis. Cette estimation soulève des questions cruciales sur la balance entre les bénéfices et les risques de cette technologie qui est devenue omniprésente dans le diagnostic médical.


Une étude inquiétante

L’étude en question, dirigée par le Dr Rebecca Smith-Bindman de l’Université de Californie à San Francisco, visait à évaluer l’impact des scanners réalisés en 2023 sur le risque de cancer du sein de la population américaine. Le modèle de l’équipe a estimé que plus de 61,5 millions de patients ont subi au moins un scanner cette année-là, avec une majorité (95,8 %) d’adultes parmi eux.

L’étude a révélé qu’environ 103 000 cancers par an, soit environ 5 % de l’ensemble des nouveaux diagnostics de cancer aux États-Unis, pourraient être attribués à ces examens. Les cancers les plus fréquents associés à ces expositions aux rayons X sont le cancer du poumon, du côlon, la leucémie et le cancer de la vessie, tandis que le cancer du sein arrive en deuxième position chez les femmes. La recherche a également mis en évidence que certains types de scanners, comme ceux de l’abdomen et du bassin, présentent un risque plus élevé de développer des cancers.

Bien que ces résultats puissent sembler alarmants, ils soulignent également la nécessité de comprendre plus en profondeur les risques liés à l’usage des rayonnements ionisants dans les soins médicaux.


Pourquoi les scanners peuvent-ils causer des cancers ?

La tomodensitométrie repose sur l’utilisation de rayons X, une forme de rayonnement ionisant. Ce type de rayonnement est capable d’endommager l’ADN des cellules du corps, et même une faible exposition répétée peut entraîner des mutations génétiques qui favorisent la croissance de cellules anormales, pouvant se transformer en tumeurs cancéreuses au fil du temps.

Ce processus est différent des radiographies traditionnelles, où les rayons X sont utilisés de manière statique pour créer une image. En revanche, lors d’un scanner, le faisceau de rayons X tourne autour du patient, créant des images beaucoup plus détaillées, mais en exposant une plus grande surface du corps à un rayonnement potentiellement nocif.

Les bénéfices de la TDM sont indéniables : elle permet de repérer des anomalies corporelles avec une précision bien supérieure à celle des radiographies classiques. Cela permet de détecter des pathologies telles que des caillots sanguins, des fractures osseuses complexes, des tumeurs et même de surveiller des maladies chroniques. Cependant, cette technologie n’est pas sans risques.


Les rayons X sont utilisés de manière contrôlée pour minimiser l’exposition aux radiations. Cependant, une exposition répétée peut, à long terme, augmenter le risque de cancer, d’autant plus que la population qui passe régulièrement des scanners comprend souvent des personnes âgées, souffrant de maladies chroniques, et donc plus susceptibles de subir plusieurs examens au cours de leur vie.

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Crédits : PxHere

Une question d’équilibre entre bénéfices et risques

Les experts soulignent que, malgré ces risques potentiels, les scanners restent un outil diagnostique crucial. Le principal problème réside dans le fait que, bien que l’exposition aux rayonnements ionisants présente un danger, les avantages liés à la détection précoce de maladies graves comme le cancer ou les traumatismes l’emportent généralement sur les risques. C’est une situation de compromis où les médecins doivent peser le besoin d’un diagnostic précis face à l’exposition aux rayonnements.

L’une des solutions avancées pour réduire le risque associé à la TDM consiste à recourir à des alternatives comme l’échographie ou l’IRM. Ces technologies n’utilisent pas de radiations et, dans certains cas, peuvent offrir des résultats tout aussi fiables. De plus, les experts encouragent à explorer des moyens d’améliorer les scanners existants, en réduisant les doses de rayonnement utilisées tout en maintenant une qualité d’image optimale.


Une prise de décision partagée

Cette étude, publiée dans JAMA Internal Medicine, met en lumière un aspect crucial de la médecine moderne : la nécessité de prendre des décisions éclairées lorsqu’il s’agit de prescrire des examens médicaux impliquant des rayonnements. Il est essentiel que les patients soient pleinement informés des risques encourus tout en étant conscients des avantages que peuvent offrir des technologies comme la tomodensitométrie pour détecter des maladies graves et potentiellement mortelles.

L’utilisation de la TDM ne doit pas être mise en cause dans son ensemble, mais la vigilance est de mise pour éviter les risques excessifs. En attendant, des recherches continues sur la réduction des doses de radiation et l’amélioration des technologies alternatives offriront probablement un équilibre plus sûr entre diagnostic et protection des patients.

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