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Les meilleurs vétérinaires exhortent les amoureux des chiens à cesser d’adopter ces deux races

Les meilleurs vétérinaires exhortent les amoureux des chiens à cesser d’adopter ces deux races

  • mardi 27 mai 2025
  • 5

Les chiens à la
petite frimousse toute ronde et aux nez écrasés, comme les carlins
ou les bouledogues français, ont conquis le
cœur de millions d’amoureux des animaux dans le monde. Leur allure
souvent décrite comme « adorable » et leurs petites queues bouclées
leur valent une popularité grandissante, à tel point que ces races
sont devenues parmi les plus prisées. Pourtant, derrière cette
façade « kawaï » se cache une réalité beaucoup plus sombre, que les
vétérinaires et chercheurs tirent aujourd’hui la sonnette
d’alarme.

Une esthétique lourde
de conséquences pour la santé

La fameuse queue
bouclée des carlins, par exemple, n’est pas qu’un simple charme :
c’est un défaut génétique volontairement sélectionné qui, dans ses
formes les plus graves, peut provoquer des paralysies. De même, le
nez écrasé, devenu un critère de beauté chez ces chiens
brachycéphales, est en réalité un véritable calvaire pour leur
bien-être. Ce raccourcissement extrême des os du visage entraîne de
nombreux problèmes respiratoires, rendant la vie de ces chiens
souvent pénible.

Mais les conséquences
ne s’arrêtent pas là. Ces animaux souffrent également de troubles
alimentaires, de stress cardiovasculaire, de prolapsus oculaires
(sortie anormale de l’œil), de surchauffe – un problème crucial
puisque les chiens évacuent la chaleur principalement par la
respiration –, d’encombrements dentaires, d’affaissement du palais
mou et même de dermatites causées par les plis cutanés.

Malgré les
interventions chirurgicales correctives et les traitements contre
la douleur, ces soins ne sont que des pansements sur une
problématique beaucoup plus profonde : la sélection génétique qui
priorise l’apparence au détriment de la santé.

Le silence gêné des
vétérinaires face à un marché lucratif

Cette réalité est
souvent tue dans les cabinets vétérinaires, où les professionnels
hésitent à dénoncer publiquement les dérives de l’élevage de ces
races. Un vétérinaire britannique anonyme a ainsi confié au Guardian que s’il
révélait « la vérité sur ces races », il risquerait de perdre une
grande partie de sa clientèle au profit de confrères moins
critiques. Ce silence, dicté par des raisons économiques, est un
obstacle majeur pour faire évoluer les mentalités et les
pratiques.

Face à ce constat,
certaines institutions, comme l’Association vétérinaire britannique
(BVA), ont décidé de prendre la parole. Cette année, la BVA a
publié plusieurs recommandations pour alerter sur les dangers liés
à l’achat et à l’élevage des chiens brachycéphales, encourageant le
public à préférer des races ou des croisements plus sains.


chiens carlins bouledogues

Crédit :
iStock


Crédits : Kallayanee Naloka/istock

Les chiens croisés :
une meilleure santé, un mythe ou une réalité ?

Dans ce débat souvent
passionné, une idée largement répandue chez les éleveurs est que
les chiens croisés seraient moins sujets aux maladies génétiques
que les chiens de race pure. Cette affirmation a été longtemps
contestée, mais une étude scientifique majeure réalisée
en 2013
apporte des données précieuses.

En analysant les
dossiers médicaux de plus de 27 000 chiens, les chercheurs ont
comparé l’incidence de 24 maladies génétiques entre chiens croisés
et chiens de race pure. Résultat : dix maladies génétiques étaient
significativement plus fréquentes chez les chiens de race pure, une
seule l’était plus chez les croisés, et pour les autres, la
différence était minime. Ce travail souligne donc qu’adopter un
chien croisé peut offrir une meilleure santé génétique dans bien
des cas.

Quand la «
mignonnerie » passe aussi par les chats…

Ce phénomène ne
touche pas que les chiens. Sur internet, les chats avec des
particularités physiques souvent liées à des handicaps génétiques
font un carton. Des stars comme Lil Bub ou Grumpy Cat, bien que
très aimées, souffraient de malformations : Lil Bub avait une
mâchoire inférieure anormalement courte, une langue pendante et une
ostéoporose sévère, tandis que Grumpy Cat souffrait de nanisme
félin.

De nombreux autres
chats célèbres présentent des anomalies telles qu’une déficience
visuelle ou une absence d’arête nasale. Cela pose une question
éthique fondamentale : faut-il aimer ces animaux pour ce qu’ils
sont malgré leurs handicaps, ou encourager la reproduction
intentionnelle de traits qui engendrent des souffrances ?

L’éthique derrière
la sélection génétique

À l’heure où la «
laideur mignonne » et la difformité deviennent des critères
recherchés, certains spécialistes s’inquiètent d’une véritable «
fétichisation » de l’étrange chez les animaux domestiques. Ce goût
pour l’excentricité esthétique s’apparente parfois à un spectacle
de « monstres victoriens », suscitant fascination mais au prix
d’une vie souvent courte et douloureuse pour les animaux
concernés.

La question est donc
celle de la responsabilité humaine : doit-on continuer à créer et à
faire prospérer des races porteuses de problèmes médicaux graves
pour satisfaire une demande esthétique, ou faut-il privilégier la
santé et le bien-être animal ?

Vers une prise de
conscience nécessaire

Les vétérinaires, les
associations de protection animale et de plus en plus de
scientifiques appellent aujourd’hui à un changement profond dans la
manière dont nous élevons et choisissons nos compagnons à quatre
pattes. Choisir un chien ou un chat, c’est aussi choisir de
soutenir des pratiques éthiques qui respectent la santé des
animaux.

En évitant les races
sujettes à de graves problèmes génétiques, en privilégiant les
croisements et en refusant la mode des traits extrêmes, nous
pouvons espérer offrir une meilleure qualité de vie à ces animaux,
tout en rompant avec un cycle de souffrance trop longtemps
ignoré.

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