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Les futurs astronautes vers mars seront-ils sujets à des problèmes d’impuissance ?

Les futurs astronautes vers mars seront-ils sujets à des problèmes d’impuissance ?

  • lundi 3 mars 2025
  • 29

L’espace extra-atmosphérique, qui pose des défis tels que la microgravité et l’augmentation des radiations, expose les astronautes à des risques pour leur santé physique. Une étude récente met notamment en lumière un aspect peu exploré : la santé sexuelle. Une expérience menée sur les souris suggère en effet que les futurs astronautes pourraient développer une dysfonction érectile. Qu’en est-il exactement ?


Qu’est-ce que l’impuissance ?

Également connue sous le nom d’impuissance, la dysfonction érectile (DE) est un trouble sexuel masculin courant caractérisé par l’incapacité à maintenir une érection suffisante pour avoir des rapports sexuels satisfaisants. Ce problème peut avoir des causes physiques ou psychologiques, voire une combinaison des deux.

Parmi les causes physiques figurent les troubles circulatoires, tels que l’athérosclérose, pouvant restreindre le flux sanguin vers le pénis et compromettant ainsi la capacité à obtenir une érection. Un faible taux de testostérone ou encore des affections telles que la sclérose en plaques ou les lésions nerveuses peuvent aussi perturber la transmission des signaux nerveux nécessaires à une érection. Les facteurs psychologiques incluent de leur côté le stress lié au travail ou à la vie quotidienne. Les troubles de l’humeur, y compris la dépression, sont aussi souvent liés à la dysfonction érectile.

dysfonction érectile
Crédits : peakSTOCK/iStock

Un environnement inhospitalier

Nous savons en effet que la microgravité, ou l’apesanteur, dans l’espace affecte le corps humain de plusieurs manières. En l’absence de gravité significative, les os et les muscles ne sont notamment plus soumis à la résistance exercée par la gravité terrestre. Cela entraîne une perte de densité osseuse et une atrophie musculaire, car le corps n’a plus besoin de maintenir la même force pour lutter contre la pesanteur.


La microgravité perturbe aussi la circulation sanguine. Sur Terre, le sang est principalement redistribué vers le bas du corps en raison de la gravité. En microgravité, cette redistribution est altérée, ce qui peut entraîner une augmentation du volume sanguin dans la partie supérieure du corps et une diminution dans les jambes. Cela peut avoir des conséquences sur la régulation de la pression artérielle et la disponibilité d’oxygène pour les tissus.

Ce n’est pas tout. L’espace est en effet exposé à des niveaux plus élevés de radiations cosmiques que la Terre. Or nous savons qu’une exposition prolongée à ces radiations peut ainsi augmenter le risque de problèmes de santé, y compris des problèmes cardiaques. Enfin, certains astronautes ont déjà signalé des problèmes visuels après des missions spatiales prolongées. Les changements de pression intracrânienne en microgravité peuvent en effet influencer la forme de l’oeil et altérer la vision.

Ces effets sur la santé sont déjà des préoccupations majeures pour les missions spatiales prolongées, en particulier pour des voyages vers des destinations telles que Mars. Qu’en est-il pour la dysfonction érectile ?


Station spatiale internationale
Crédits : Wikimedia Commons

Une expérience pour étudier la dysfonction érectile dans l’espace

Des chercheurs de l’Université d’État de Floride ont simulé les effets de la microgravité sur des rats mâles, en élevant leurs pattes postérieures à un angle de 30 degrés pendant quatre semaines. Un groupe témoin composé d’un nombre égal de rats a été maintenu au sol. Dans le cadre de l’étude, les rats des deux groupes ont été ensuite subdivisés en trois sous-groupes distincts. Ces sous-groupes ont été exposés aux rayons cosmiques galactiques (GCR) dans le simulateur GCR du Space Radiation Laboratory de la NASA. Les GCR comprennent des particules hautement énergétiques, notamment des protons et des ions qui se déplacent à des vitesses extrêmement élevées à travers l’espace interstellaire.

Les rats de ces trois sous-groupes ont été soumis à trois conditions différentes en ce qui concerne l’exposition aux rayonnements. Certains rats ont été exposés à des niveaux significativement élevés de rayonnement cosmique galactique, visant à simuler une exposition intense à ces particules énergétiques. D’autres ont été exposés à des niveaux plus faibles de rayonnement, représentant une exposition plus modérée aux GCR. Enfin, un troisième groupe n’a pas été exposé à de tels rayonnements, constituant le groupe de contrôle pour évaluer les différences résultant spécifiquement de l’effet de la microgravité.

Que disent les résultats ?

Cette conception expérimentale a ainsi permis aux chercheurs d’analyser les effets des rayonnements cosmiques galactiques à des niveaux variables sur les rats, en tenant compte à la fois de l’impact de la microgravité et du rayonnement sur la santé sexuelle des animaux. Un an plus tard, l’équipe a examiné les signes de dysfonction érectile chez les rats. Ils ont alors mesuré davantage de stress oxydatif et un rétrécissement des vaisseaux sanguins (dysfonctionnement endothélial) dans les tissus autour du pénis chez les animaux exposés aux radiations par rapport à ceux qui ne l’ont pas été, même à faible dose. La microgravité augmente également ces deux facteurs de risque, mais dans une moindre mesure.


Bien sûr, cette étude a des limites. Il sera notamment nécessaire de mener des expériences directement sur l’Homme. Par ailleurs, l’effet observé à long terme est certes préoccupant, mais l’équipe estime que cela pourrait être atténué par la prise d’antioxydants, bien que cela n’ait pas encore été testé.

Les détails de l’étude sont publiés dans The FASEB Journal.

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