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Coronavirus : le HKU5-CoV-2 récemment découvert peut-il être à l’origine d’une nouvelle pandémie ?

Coronavirus : le HKU5-CoV-2 récemment découvert peut-il être à l’origine d’une nouvelle pandémie ?

  • lundi 3 mars 2025
  • 27

À Wuhan, le berceau de la pandémie de Covid-19, des virologues ont détecté un nouveau coronavirus : le HKU5-CoV-2. Or, il présente des caractéristiques assez particulières, dont la capacité d’infecter de nombreux mammifères, ce qui inclut l’être humain.


Une interaction avec le récepteur ACE2

Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle pandémie de coronavirus ? La question se pose depuis la parution d’une étude dans la revue Cell le 18 février 2025. Des chercheurs du laboratoire de Virologie et de Biosécurité de l’Institut de Virologie de Wuhan (Chine) ont en effet découvert un nouveau membre de la famille des coronavirus : le HKU5-CoV-2. Il s’agit d’une variante d’un autre virus, le HKU5-CoV, détecté pour la première fois à Hong Kong en 2006, chez de petites chauves-souris de l’espèce Pipistrellus abramus.

Les virologues ont effectué des expériences qui ont démontré que certaines souches de HKU5-CoV-2 interagissent de manière assez efficace avec le récepteur ACE2 des humains, afin de pénétrer à l’intérieur des cellules. Il s’agit d’une protéine qui se trouve à la surface de certaines cellules, déjà mise à l’épreuve lors de la pandémie de Covid-19 (SARS-CoV-2). Or, les chercheurs semblent s’inquiéter de cette similitude.

En revanche, il est important de souligner que le HKU5-CoV-2 est plus proche encore du virus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) responsable d’une épidémie régionale en 2012. Par ailleurs, les virologues pensent que les anticorps impliqués dans le SARS-CoV-2 n’offriraient qu’une protection limitée contre le nouveau coronavirus.


coronavirus HKU5
Crédits : Chen et coll., Cell., 2025

Un risque qui ne doit pas être exagéré

Si le HKU5-CoV-2 est capable d’infecter de nombreux mammifères, dont l’humain, plusieurs facteurs peuvent tout de même limiter son efficacité. Citons notamment la présence d’incompatibilités structurelles avec certains corécepteurs cellulaires humains, mais également des mécanismes de réplication virale moins agressifs. Évoquons également une capacité plus faible de ce coronavirus à se prémunir des défenses immunitaires de l’organisme.

Pour les virologues, si le risque zéro n’existe pas, le risque d’émergence du HKU5-CoV-2 dans les populations humaines ne devrait pas être exagéré. Ce virus pourrait donc ne jamais contaminer les humains. Néanmoins, le potentiel mutationnel du virus en ce qui concerne la transmission interespèces ainsi que sa capacité d’adaptation justifient une surveillance continue.

Enfin, il est essentiel de rappeler que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) surveille constamment de nombreux organismes présents dans la liste des agents pathogènes prioritaires. Or, les coronavirus font partie des agents les plus préoccupants, justement en raison de leur capacité à naviguer entre différentes espèces avant de potentiellement infecter les humains.

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