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Les chats roux ont un secret bien gardé dans leur ADN : la science vient de le percer !

Les chats roux ont un secret bien gardé dans leur ADN : la science vient de le percer !

  • mercredi 28 mai 2025
  • 4

Pourquoi tant
de chats roux sont-ils des mâles ? C’est
une question qui intrigue les amoureux des félins depuis des
générations. Désormais, grâce à deux nouvelles études
indépendantes, la science a enfin percé le mystère. Les chercheurs
de l’Université de Stanford (États-Unis) et de l’Université de
Kyushu (Japon) ont identifié la mutation génétique responsable du
pelage orangé — et elle révèle bien plus que la simple couleur de
ces animaux fascinants.

Une énigme vieille de
plus d’un siècle

Les scientifiques
soupçonnaient depuis longtemps que les gènes liés au chromosome X
étaient responsables de la robe rousse des chats domestiques. Ce
lien semblait évident : environ 80 % des chats orange sont des
mâles, une proportion largement déséquilibrée par rapport à la
moyenne. Mais jusque-là, aucune étude n’était parvenue à identifier
précisément le gène impliqué.

Ce n’est plus le cas.
Les deux équipes de recherche, travaillant indépendamment, ont
enfin découvert la mutation clé qui active un gène nommé
ARHGAP36, présent sur le
chromosome X. Cette mutation supprime une section de l’ADN qui,
normalement, freine l’activité de ce gène. Résultat :
ARHGAP36 devient plus
actif — et c’est ce qui déclenche l’apparition du pelage
orange.

Une question de
chromosomes

Pour comprendre
pourquoi les chats roux sont majoritairement des mâles, il faut
revenir à la biologie de base. Comme chez les humains, les chats
mâles possèdent un chromosome X et un chromosome Y, tandis que les
femelles ont deux chromosomes X. Si un mâle hérite d’un chromosome
X portant la mutation, cela suffit à activer ARHGAP36 et lui donner un pelage orange.

En revanche, chez les
femelles, la mutation doit être présente sur les deux chromosomes X
pour produire un chat entièrement roux. C’est bien plus rare.
Lorsqu’une chatte possède un seul chromosome X muté, le résultat
est souvent une robe « calico » ou « écaille de tortue » — un
mélange complexe de noir, blanc et orange — et ces motifs sont
quasi exclusifs aux femelles pour cette raison génétique.

Le gène
ARHGAP36, chef
d’orchestre du pelage

La mutation
identifiée agit sur ARHGAP36, un gène impliqué dans la régulation des
cellules, actif dans de nombreux tissus, y compris le cerveau et
les glandes hormonales. Il ne s’agit donc pas uniquement d’un gène
du pelage. Les chercheurs de Kyushu ont remarqué que
ARHGAP36 était
particulièrement actif dans les zones orange du pelage des chats
calico, ce qui renforce l’hypothèse de son rôle central dans la
pigmentation.

Mais comment ce gène
produit-il la couleur orange ? Tout repose sur les deux types de
mélanine présents chez les mammifères : l’eumélanine, à l’origine
des teintes noires et brunes, et la phéomélanine, responsable des
tons jaunes, rouges et orangés. En activant ARHGAP36, la mutation favoriserait la
production de phéomélanine, expliquant ainsi la teinte
caractéristique du pelage roux.


chats roux

Crédit :
iStock


Crédits :Okssi68/istock

Les chats roux
sont-ils vraiment plus farfelus ?

De nombreux
propriétaires de chats affirment que les chats roux sont plus
joueurs, sociables, voire un peu plus « foufous » que
leurs congénères d’autres couleurs. Est-ce un mythe ? Peut-être
pas. Même si les chercheurs de Stanford n’ont pas trouvé de
différence significative dans l’expression de ARHGAP36 dans le cerveau entre chats roux et
non-roux, ils n’excluent pas la possibilité d’un effet indirect sur
le comportement.

Il est également
possible que cette impression soit biaisée par le fait que la
majorité des chats roux sont des mâles, or certains comportements
spécifiques sont plus fréquemment observés chez les mâles que chez
les femelles.

Une mutation
ancienne… mais depuis quand exactement ?

La mutation
responsable du pelage orange ne date pas d’hier. Les peintures
médiévales datant du XIIe siècle montrent déjà des chats au pelage
calico, preuve que cette caractéristique existait déjà il y a au
moins 900 ans. Reste à savoir quand exactement cette mutation est
apparue dans l’histoire de la domestication féline.

C’est une question à
laquelle les chercheurs espèrent bientôt répondre. Hiroyuki Sasaki,
le généticien japonais à la tête de l’étude de Kyushu, envisage
déjà d’analyser l’ADN de chats momifiés de l’Égypte ancienne, ou
d’étudier des œuvres d’art encore plus anciennes pour y repérer
d’éventuelles représentations de chats roux.

Une découverte qui
ravira les amoureux des félins

Ce que cette
découverte montre, c’est à quel point la génétique peut cacher des
mystères fascinants, même chez des animaux aussi familiers que nos
chats domestiques. Grâce à cette mutation et à son impact sur le
gène ARHGAP36, la
science comprend enfin pourquoi tant de chats roux sont des mâles,
et ce que cela révèle sur la transmission des traits
héréditaires.

Et qui sait ?
Peut-être que de futures études révéleront encore plus de secrets
enfouis dans le génome de nos compagnons à moustaches.

Les détails de l’étude sont
publiés dans la revue Current Biology.

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