En raison de l’intense chasse dont elles font l’objet depuis des décennies, certaines espèces de baleines n’ont pas encore pu démontrer le secret de leur surprenante longévité. Cependant, une récente étude étasunienne a dévoilé une nouvelle méthode pour mieux connaitre la durée de vie de ces animaux.
Les plus massives ont probablement disparu
Sur notre planète, certains animaux étonnent par leur extrême longévité, notamment la tortue géante des Galápagos, la palourde royale, le homard ou encore, certains requins et certaines baleines. Ces dernières ont d’ailleurs fait l’objet d’une d’étude passionnante publiée dans la revue Science Advances le 20 décembre 2024. Selon les experts en biologie marine de l’Université de l’Alaska (États-Unis), la longévité des baleines seraient plus grande que ce que nous pensions jusqu’à présent.
Actuellement, la méthode permettant de calculer l’âge des baleines repose sur l’autopsie de cadavres, dont le décès remonte à peu. Un aspect est alors examiné tout particulièrement : la cire des oreilles. En effet, des couches de cire s’accumulent au fil des années et permettent de « remonter le temps », comme c’est le cas des cernes des arbres.
Cette méthode n’est malheureusement pas fiable pour toutes les espèces de baleines. Certaines sont en effet chassées et ce, depuis quasiment un siècle. Cette chasse a même été si intensive au cours du XXe siècle que pratiquement toutes les baleines les plus massives ont disparu. Autrement dit, la plupart des baleines encore en vie aujourd’hui sont probablement assez jeunes en comparaison avec leur potentielle longévité naturelle.
Crédits : Gregory « Slobirdr » Smith / Wikimedia Commons
La chasse fausse la longévité des baleines
Les chercheurs étasuniens ont eu recours à des banques de photos datant des années 1970 concernant deux espèces : la baleine franche australe (Eubalaena australis) et la baleine franche de l’Atlantique nord (Eubalaena glacialis). Dans la mesure où chaque baleine possède des détails physiques permettant de les reconnaitre de manière très précise, les chercheurs ont considéré qu’une baleine ne figurant plus sur les clichés a surement été décimée.
Les auteurs ont utilisé des modèles statistiques prédisant le pourcentage possible de baleines pouvant survivre à chaque âge, une méthode comparable à celle des assureurs pour établir l’âge probable du décès de leurs clients. En conclusion, la durée de vie moyenne des baleines franches australes est d’environ 73 ans mais 10 % de ces animaux pourraient vivre plus de 132 ans. Dans le cas des baleines franches de l’Atlantique nord, leur durée de vie moyenne est de seulement 22 ans et 10% d’entre-elles sont susceptibles de vivre plus de 47 ans.
Ces résultats concernant la baleine franche de l’Atlantique nord reflètent la forte mortalité de ces animaux. Vivant proche des côtes où vivent les humains, celles-ci sont largement victimes de la chasse. Ces dernières sont aussi fréquemment heurtées par des bateaux.
