L’intelligence artificielle (IA) est devenue une partie intégrante de notre quotidien. Alors que l’IA générative, comme ChatGPT, crée du contenu à partir de données textuelles, un autre type d’IA, l’IA incarnée, fait parler d’elle. Mais de quoi s’agit-il précisément ? Et en quoi se distingue-t-elle des autres formes d’intelligence artificielle ?
L’IA incarnée : une intelligence réactive au monde réel
L’IA incarnée désigne des systèmes capables d’interagir avec leur environnement physique en temps réel, grâce à des capteurs et à des algorithmes d’apprentissage automatique. Contrairement à l’IA générative qui génère des informations à partir de données, l’IA incarnée réagit aux données du monde réel, ce qui lui permet d’accomplir des actions concrètes, comme se déplacer, éviter des obstacles ou ajuster son comportement en fonction des conditions extérieures.
Prenons l’exemple des drones autonomes ou des voitures sans conducteur. Ces technologies utilisent des capteurs et des algorithmes pour analyser leur environnement et prendre des décisions instantanées sans intervention humaine. L’aspect « incarné » de cette IA fait référence à la façon dont ces systèmes perçoivent et réagissent à ce qu’ils voient, entendent ou mesurent.
Comment fonctionne l’IA incarnée ?
L’un des éléments essentiels de l’IA incarnée est son modèle du monde, une représentation numérique de l’environnement dans lequel l’IA évolue. Ce modèle permet à l’IA de prendre des décisions basées sur les informations qu’elle recueille. Par exemple, un drone peut créer une carte virtuelle de son environnement grâce à ses capteurs et ainsi naviguer sans heurter d’obstacles.
Les capteurs sont au cœur de cette technologie : caméras, radars, détecteurs de chaleur, GPS, etc. Ces capteurs fournissent des données cruciales qui sont ensuite traitées par des algorithmes d’apprentissage automatique et de vision par ordinateur, permettant à l’IA d’interagir avec le monde réel. L’IA incarnée se distingue par sa capacité à interpréter des informations qui échappent souvent à l’œil humain, telles que les rayons infrarouges ou les signaux GPS.
En termes d’apprentissage, deux approches principales sont utilisées : l’apprentissage par renforcement et l’inférence active. L’apprentissage par renforcement fonctionne sur un principe simple : l’IA apprend en expérimentant, en ajustant son comportement pour maximiser des récompenses. Par exemple, un véhicule autonome apprend à optimiser son itinéraire en évitant les embouteillages ou en réagissant rapidement aux dangers. L’inférence active, quant à elle, est un processus continu où l’IA ajuste constamment son modèle du monde en fonction des nouvelles données qu’elle collecte, un peu comme le cerveau humain qui met à jour sa compréhension de l’environnement.
Les applications dans la vie quotidienne
L’IA incarnée est déjà présente dans de nombreux domaines. L’un des exemples les plus évidents est celui des véhicules autonomes. Ces voitures, équipées de capteurs et d’algorithmes sophistiqués, peuvent détecter des obstacles, ajuster leur trajectoire et même réagir à des situations imprévues, comme un piéton qui traverse brusquement. En plus de réduire les risques d’accidents, cette technologie promet de transformer la manière dont nous envisageons la mobilité.
L’IA incarnée est aussi utilisée dans la robotique domestique, notamment avec des appareils comme les aspirateurs robotisés et les tondeuses à gazon. Ces robots sont capables de se déplacer dans des environnements complexes et de naviguer tout en évitant les obstacles, tout en s’adaptant aux différentes configurations des pièces ou des jardins.
Les drones autonomes sont un autre exemple frappant. Ces machines intelligentes, utilisées pour des missions de surveillance, de livraison ou d’inspection, naviguent dans des espaces aériens sans intervention humaine, en s’adaptant aux conditions météorologiques et aux obstacles en temps réel.

Une technologie en constante évolution
L’histoire de l’IA incarnée remonte aux années 1950, avec des premières expérimentations comme la tortue cybernétique de William Grey Walter. Bien que rudimentaire, cette machine était déjà capable de se déplacer en réagissant à son environnement. Depuis lors, l’IA incarnée a évolué à grande vitesse, notamment grâce aux avancées dans le domaine des capteurs et des algorithmes.
Aujourd’hui, cette technologie continue d’évoluer. Contrairement à l’IA cognitive, qui apprend de grandes bases de données abstraites, l’IA incarnée apprend directement de son interaction avec le monde physique. Cela rend cette technologie particulièrement puissante, car elle permet à des systèmes autonomes de s’adapter en temps réel à des environnements souvent imprévisibles.
Les défis et les perspectives
Malgré ses avantages, l’IA incarnée fait face à plusieurs défis. La précision des capteurs est un enjeu majeur, car la fiabilité des informations collectées est essentielle pour prendre des décisions sûres. Les conditions environnementales, comme la pluie ou le brouillard, peuvent altérer la qualité des données capturées par les capteurs.
Les questions éthiques sont également importantes. Par exemple, comment une voiture autonome doit-elle réagir en cas d’urgence, lorsque la vie d’un piéton ou d’un passager est en jeu ? Les chercheurs travaillent à rendre ces systèmes aussi fiables et transparents que possible pour éviter les biais et garantir la sécurité de leurs décisions.
Enfin, l’adoption à grande échelle de l’IA incarnée nécessite de surmonter des obstacles techniques et réglementaires. Les véhicules autonomes, par exemple, doivent être rigoureusement testés et validés avant d’être intégrés sur les routes.