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La Chine transforme DeepSeek en commandant de guerre pour planifier les batailles 60 fois plus vite que les humains

La Chine transforme DeepSeek en commandant de guerre pour planifier les batailles 60 fois plus vite que les humains

  • mardi 27 mai 2025
  • 5

L’intelligence artificielle (IA)
révolutionne déjà notre quotidien, de la médecine à l’industrie,
mais son impact dans le domaine militaire est en train de franchir
un cap inédit. Une équipe chinoise dirigée par le professeur Fu
Yanfang, de l’Université technologique de Xi’an, a mis au point un
système d’IA capable de générer automatiquement des milliers de
scénarios de combat simulés, réduisant drastiquement le temps
nécessaire à la planification militaire. Cette innovation, incarnée
par le modèle de langage étendu appelé DeepSeek, pourrait
transformer les stratégies de guerre et bouleverser l’équilibre
mondial.

DeepSeek : un
commandant de bataille numérique ultra-rapide

Traditionnellement,
l’élaboration de plans militaires repose sur des experts humains
qui passent des heures, voire des jours, à imaginer et à simuler
différentes situations sur le champ de bataille. Ces processus sont
non seulement longs mais aussi limités par la capacité cognitive et
le temps disponible des analystes.

DeepSeek change la
donne : capable de reconstruire 10 000 scénarios potentiels en
seulement 48 secondes, ce système d’intelligence artificielle fait
ce qu’il faudrait environ 48 heures aux commandants humains pour
réaliser. Cette accélération prodigieuse permet non seulement de
gagner un temps précieux, mais aussi d’explorer un éventail
beaucoup plus large de possibilités, offrant un aperçu inédit sur
les dynamiques complexes du combat.

Une transition
majeure dans la formation militaire

L’adoption de
DeepSeek illustre une évolution profonde dans la manière dont les
armées s’entraînent et planifient leurs opérations. Plutôt que de
suivre des scénarios rigides basés sur des règles fixes, cette
nouvelle génération de systèmes utilise un agent intelligent
capable d’apprendre, de s’adapter et de simuler des interactions
complexes entre forces amies et ennemies.

Selon le professeur Fu, ce type de
système offre un « environnement numérique » où il est possible de
tester des stratégies futures dans des conditions réalistes. Grâce
à l’analyse de vastes ensembles de données et à la reconnaissance
de modèles, DeepSeek construit une « carte de connaissances »
détaillée du champ de bataille, lui permettant de décomposer et de
recréer des situations de combat particulièrement compliquées.


Chine armée IA DeepSeek

Crédit :
iStock


Crédits : Andrey Kulagin/Istock

Une course mondiale
à l’IA militaire

La Chine n’est pas la
seule à investir dans cette nouvelle frontière technologique. Aux
États-Unis, le ministère de la Défense a également lancé plusieurs
initiatives similaires pour renforcer ses capacités.

Par exemple, la
plateforme « Thunderforge », développée en partenariat avec Scale
AI, Microsoft et Google, vise à accélérer la prise de décision et
la planification stratégique au niveau des théâtres d’opération.
Thunderforge traite d’énormes quantités d’informations en temps
réel et facilite les jeux de guerre pilotés par l’IA, permettant
ainsi aux commandants d’anticiper et de répondre rapidement à des
menaces en constante évolution.

L’armée américaine
intègre également l’IA dans ses opérations à travers le programme
Joint All-Domain Command and Control (JADC2), qui connecte les
capteurs de toutes ses forces armées dans un réseau unifié,
alimenté par l’intelligence artificielle. Ce système améliore le
partage de données en temps réel, augmentant la rapidité et la
précision de la prise de décision.

Autres acteurs et
innovations internationales

Outre les États-Unis
et la Chine, d’autres pays développent aussi des applications
militaires basées sur l’IA.

Israël utilise par
exemple un système nommé « Habsora » ou « L’Évangile », capable de
générer jusqu’à 100 cibles de bombardement par jour à Gaza — un
rythme bien plus rapide que celui des analystes humains.

En Europe, la
Commission européenne pousse pour un réarmement intelligent, axé
sur des technologies modernes comme les drones autonomes, la guerre
électronique, et l’intelligence artificielle. Une start-up
allemande, Helsing, travaille notamment sur des drones sous-marins
autonomes destinés à la surveillance maritime prolongée.

De son côté, l’OTAN
explore des logiciels capables de traiter de vastes volumes de
données pour anticiper les conflits jusqu’à six mois à l’avance. La
société estonienne SensusQ a mis au point un système qui analyse
des informations provenant de multiples sources pour prévoir les
mouvements et les menaces futures, apportant ainsi un avantage
stratégique crucial.

Enjeux éthiques et
réglementaires

Cette course à
l’armement numérique soulève toutefois des questions éthiques
majeures. L’utilisation croissante de l’IA dans les opérations
militaires fait craindre des dérives, notamment en matière
d’autonomie des armes, de responsabilité en cas d’erreur, ou encore
de risques d’escalade incontrôlée des conflits.

Le 12 mai 2025, les
Nations Unies ont débattu de la nécessité de réguler les armes
alimentées par l’intelligence artificielle. Malgré ces discussions,
aucun cadre international strict n’a encore été adopté, les grandes
puissances comme les États-Unis, la Russie, la Chine ou l’Inde
privilégiant souvent des régulations nationales à des normes
globales.

Aux États-Unis, une
proposition politique visant à encadrer l’utilisation militaire
responsable de l’IA cherche à définir des lignes directrices
éthiques. L’Australie, de son côté, analyse les risques juridiques
et éthiques liés à l’IA militaire pour élaborer des plans de
gestion adaptés.

Une transformation
profonde de la guerre moderne

En résumé, l’essor
des systèmes d’intelligence artificielle comme DeepSeek illustre
une mutation majeure dans la manière de concevoir, planifier et
mener les conflits armés. Ces outils permettent non seulement de
gagner en rapidité et en précision, mais aussi d’élargir
considérablement le champ des possibles stratégiques.

Si cette révolution
technologique promet d’optimiser les capacités militaires, elle
impose également de repenser les cadres éthiques et réglementaires
pour éviter des dérives potentiellement dramatiques.

La guerre du futur
s’écrit aujourd’hui en langage machine, et DeepSeek en est un
précurseur impressionnant. La question n’est plus de savoir si l’IA
transformera les batailles, mais comment les sociétés géreront
cette nouvelle réalité.

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