La Station spatiale internationale (ISS) sera mise hors service à la fin de la décennie. Naturellement, des questions se posent sur ce qui remplacera cette station qui a servi (et sert toujours) de bastion pour la recherche, en plus de représenter un véritable symbole de coopération internationale. Dans le passé, la Chine a laissé entendre que sa nouvelle station pourrait succéder à l’ISS en offrant aux astronautes d’autres pays une plate-forme alternative pour mener des recherches en orbite basse. Dans le cadre de ce plan, la Chine a récemment annoncé son intention de doubler la taille de son complexe orbital.
Vers une station deux fois plus grande
L’annonce a été faite le 4 octobre dernier lors du 74e Congrès international d’astronautique (IAC 2023) tenu à Bakou, en Azerbaïdjan. Au cours de ce même salon, Elon Musk avait également déclaré que son vaisseau Starship pourrait se poser sur Mars d’ici trois ou quatre ans.
Selon l’Académie chinoise des technologies spatiales (CAST), trois nouveaux modules seront ajoutés à la station Tiangong, qui en comprend le même nombre actuellement. Cette extension s’accompagnera d’une prolongation de la durée d’exploitation de la station. Il est en effet désormais prévu que le complexe orbital soit en service pendant plus de quinze ans, soit dix ans de plus qu’annoncé précédemment.
Autrement dit, cela signifie que la station spatiale chinoise sera toujours opérationnelle plusieurs années après le déclassement et la désorbitation de l’ISS.
Une fois les trois modules supplémentaires ajoutés, la station pèsera 180 tonnes, ce qui ne représente encore que 40 % de la masse de l’ISS. Néanmoins, ce futur complexe pourra tout de même accueillir jusqu’à six astronautes, contre trois actuellement (et sept à bord de l’ISS).
Ces plans s’accordent avec les déclarations répétées de la Chine selon lesquelles elle a l’intention de devenir une puissance spatiale majeure au cours de ce siècle qui sera capable de rivaliser avec la NASA et d’autres grandes agences spatiales durant ces prochaines décennies.
Vers un partenariat avec l’Occident ?
Pour l’heure, l’idée d’une coopération internationale paraît encore fragile. Si la Chine la propose, les opportunités se font pour le moment discrètes. L’Agence spatiale européenne (ESA) a notamment annoncé plus tôt cette année qu’elle ne participerait pas à ce projet. L’ESA était pourtant en pourparlers avec la Chine depuis des années pour envoyer des astronautes européens à bord de Tiangong. Cependant, le conflit russo-ukrainien et l’alliance affichée de la Chine avec la Russie a visiblement rebuté les Européens.
Du côté des Américains, il est également peu probable qu’il puisse y avoir une éventuelle coopération un jour. Rappelons en effet que la Chine avait été isolée du programme ISS et interdite de collaborer avec la NASA par le Pentagone dès le début des années 2000. En revanche, il y a fort à parier pour que les pays membres de la BRICS (Brésil, Inde, Chine et Afrique du Sud) se joignent au projet.
Enfin, notez que la Russie a également annoncé des projets similaires visant à construire une nouvelle station composée de six modules pouvant accueillir jusqu’à quatre cosmonautes.
