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Il existe en réalité quatre espèces distinctes de girafes

Il existe en réalité quatre espèces distinctes de girafes

  • jeudi 26 décembre 2024
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Les girafes sont depuis longtemps considérées comme une seule espèce divisée en neuf sous-espèces. Pourtant, des études récentes ont bouleversé cette vision. En 2016, une analyse génétique avait notamment révélé qu’il existait en réalité quatre espèces distinctes de girafes. Ces conclusions ont été renforcées par une nouvelle recherche sur la morphologie crânienne des girafes qui a confirmé cette classification révolutionnaire. Cette découverte ne se limite pas à enrichir nos connaissances biologiques, elle a aussi des implications cruciales pour la conservation de ces animaux emblématiques.


Une découverte génétique révolutionnaire

Pendant des décennies, les scientifiques ont regroupé toutes les girafes sous une seule espèce : Giraffa camelopardalis. Ce n’est qu’en 2016 qu’une analyse approfondie de leur ADN a changé la donne. Les chercheurs ont identifié quatre espèces génétiquement distinctes : la girafe masaï (G. tippelskirchi), la girafe du nord (G. camelopardalis), la girafe réticulée (G. reticulata) et la girafe du sud (G. giraffa). Cette séparation génétique reflète des millions d’années d’évolution distincte qui a probablement été influencée par des barrières géographiques et écologiques en Afrique.

Cette découverte avait provoqué une véritable onde de choc dans le monde scientifique, remettant en question des décennies de taxonomie et obligeant les experts à revoir leur compréhension de l’évolution et de la distribution des girafes. Toutefois, cette avancée n’était que la première étape. Il fallait encore des preuves complémentaires pour consolider cette classification.

Les preuves morphologiques : des crânes aux ossicones

Pour confirmer ces distinctions, des chercheurs de la Giraffe Conservation Foundation, en collaboration avec des universités internationales, ont récemment entrepris une analyse détaillée des crânes de girafes. En utilisant des scans 3D, ils ont étudié 515 crânes provenant de parcs nationaux, de musées et de fermes de gibier. L’étude a révélé des différences frappantes dans la morphologie des crânes, notamment au niveau des ossicones, ces structures osseuses en forme de cornes que possèdent les girafes.


Chez la girafe du nord, l’ossicone médian est par exemple haut et pointu, tandis qu’il ressemble davantage à une petite colline chez la girafe réticulée. La girafe masaï présente quant à elle un ossicone bien plus petit, et celui de la girafe du sud est presque imperceptible. Ces caractéristiques morphologiques uniques, combinées aux preuves génétiques, confirment l’existence des quatre espèces. En outre, l’étude a mis en lumière un fort dimorphisme sexuel, avec des différences marquées entre les crânes mâles et femelles.

girafes
Les quatre espèces de girafes ont une morphologie crânienne unique. Crédits : Kargopoulos et al., PLOS ONE

Des implications cruciales pour la conservation

Alors qu’il ne reste que 117 000 girafes à l’état sauvage, ces découvertes revêtent une importance capitale pour leur protection. La reconnaissance des quatre espèces distinctes implique en effet que chacune d’entre elles doit être étudiée et protégée individuellement. Certaines, comme la girafe du nord, sont particulièrement menacées et nécessitent des mesures de conservation urgentes.

Le Dr Julian Fennessy, directeur de la Giraffe Conservation Foundation, appelle également à une révision officielle de la taxonomie des girafes par des organismes comme l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Cette reconnaissance permettrait de mobiliser des efforts de conservation ciblés qui sont essentiels pour prévenir l’extinction de ces espèces emblématiques. Comme le souligne le Dr Nikolaos Kargopoulos, auteur principal de l’étude : « La science est claire. Nous devons agir maintenant pour sauver chacune de ces espèces. »

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