Halloween ne date pas d’hier : découvrez la Samhain, cette fête celte qui marque l’arrivée de l’hiver et le passage du monde des humains à celui des dieux et des défunts.
La Samain, Samhain en irlandais ou Samhainn en écossais, est à la fois une fête celte et une période de l’année gaélique se célébrant aux alentours du premier novembre à l’instar du fameux Halloween anglo-saxon. Cette fête marque aussi le début de la période sombre dans le calendrier celte.
La Samhain, une fête de transition qui marque l’entrée dans l’hiver
La plupart des peuples celtiques partageait leur calendrier en deux saisons principales : la période sombre et la période claire. La première correspond ainsi à l’hiver et la seconde, à l’été. La Samain, l’une des quatre fêtes celtes les plus importantes avec Beltaine, Imbolc et Lugnasad, symbolise ainsi l’hiver, la transition, le passage d’une année à l’autre et l’ouverture vers l’Autre Monde, celui des dieux et des âmes défuntes.
Cette période de l’année était aussi considérée comme propice aux événements magiques, et marquait une rupture dans le quotidien des Celtes. En effet, il s’agissait également de la trêve des combats pour les guerriers et de la fin des travaux agricoles pour les paysans.

Une semaine entière de festivités
La Samhain durait chez les Celtes une semaine entière à partir de l’équivalent de notre premier novembre. Ainsi, celle-ci débutait environ trois jours avant la pleine lune, le jour de la pleine lune, et se poursuivait trois jours après.
Les historiens pensent qu’à l’origine, la Samhain était une fête sacrée, véritable rassemblement de la société celtique autour de banquets rituels, et placée sous l’autorité des druides et du roi. Selon l’historien français Georges Dumézil, les trois classes de la société celte (guerrière, artisanale et sacerdotale) assistaient aux cérémonies de la Samain.
Selon ce qu’en disent les écrits, lors du troisième jour de fête, les habitants se rassemblaient sur la place du village pour assister à la cérémonie du feu : les druides allumaient ainsi un grand feu pour chasser les mauvais esprits. Les villageois utilisaient alors ce feu sacré pour chauffer leurs habitations et protéger leur foyer pour l’année.

Une passerelle vers l’Autre Monde
La Samhain marque aussi la notion de passage vers l’Autre Monde, celui des humains et celui des dieux, le Sidh, dans la mythologie celtique. De nombreux contes populaires relatent ainsi les aventures d’hommes se rendant dans cet autre monde, résidence des dieux et des mânes (des âmes défuntes en quelque sorte) où quelques heures correspondent à plusieurs siècles dans le monde des humains…
Samain et Halloween
Bien que les deux fêtes soient assez distinctes et qu’il s’avère difficile d’évaluer leurs évolutions respectives, il existerait tout de même quelques liens culturels entre Halloween et la Samain. L’amalgame entre les deux événements culturels serait intervenu à la fin du 19e siècle, remettant au goût du jour la mythologie celtique.
En 1910, le journal du Sinn Féin, ancien parti politique irlandais, fusionne délibérément Halloween et la Samhain, célébrée plus tard au siège de la Ligue Gaélique via des jeux et coutumes considérés comme traditionnels.
Toussaint et Samhain
Lorsque le christianisme se répand en Europe, la Samhain est assimilée dans les célébrations chrétiennes et devient la Toussaint, cette fête célébrant les saints et les défunts.
La tradition d’Halloween aurait ainsi évolué à partir de ces racines celtiques et chrétiennes, incorporant des éléments de festivités païennes, de croyances populaires et autres coutumes traditionnelles.

La fête de la Samhain en Bretagne
Une croyance bretonne non chrétienne et bien ancrée jusqu’au début du 20e siècle consistait à penser que les âmes des défunts reviennent visiter le monde des vivants à la veille de la Toussaint. De nombreux Bretons leur laissaient ainsi de la nourriture sur la table du salon et une bûche allumée dans la cheminée avant d’aller se coucher.