(Agence Ecofin) - Dans le but d’augmenter les moyens disponibles pour investir dans des programmations plus modernes, de nombreux radiodiffuseurs publics africains essaient d’augmenter la redevance audiovisuelle versée par la population. Dans la plupart des cas, cette intention se heurte souvent au refus des autorités ou du législateur.
En Éthiopie, la redevance audiovisuelle passe de 1,12$ à 3,73$ par an pour chaque écran de télévision dans une maison. L’augmentation a été adoptée malgré l’opposition des membres de la Chambre des représentants au projet de loi qui la propose. Le but, selon le texte, est de donner plus de moyens au radiodiffuseur public, l'Ethiopian Broadcasting Corporation (EBC).
La partie du projet de loi qui dérange particulièrement les législateurs est la panoplie de sanctions prévues pour le non-paiement de la redevance audiovisuelle. « Les citoyens qui ne paient pas la redevance annuelle risquent un à cinq ans de prison et une amende allant de 18,64 $ à 93,20 $ », prévoit le projet. D’autres députés pensent que le radiodiffuseur public devrait d’abord fournir de nouveaux programmes avant de demander une redevance plus importante.
Plusieurs députés ont également souligné la partialité de l’EBC dans l’exposition accordée aux différents partis politiques éthiopiens. « L’EBC n'opère pas en dehors de toute influence politique et n'accorde pas un accès égal à tous les partis politiques. Elle ne cherche pas non plus à être un média compétitif », a critiqué le député Asemahgn Asres.
Malgré les objections, le projet de loi a été approuvé, avec 44 voix « contre » et 24 abstentions sur 240 débutés présents.
En Afrique du Sud, où la redevance audiovisuelle a augmenté en 2020, les attentes sur la grille de programme du radiodiffuseur public et ses finances n’ont pas été atteintes.
Servan Ahougnon
