Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié un ensemble de microfossiles « extraordinaires » préservant les tissus musculaires d’une créature mystérieuse qui vivait il y a 535 millions d’années. Les minuscules fossiles ont été récupérés dans la formation géologique de Kuanchuanpu, dans le sud de la province du Shaanxi, en Chine.
Trois microfossiles exceptionnels
L’Explosion cambrienne est l’une des périodes les plus importantes de l’histoire de la Terre en ce qui concerne la diversification de la vie. Elle aurait débuté il y a environ 540 millions d’années en étant marquée par une profusion soudaine et radicale de nouvelles formes de vie multicellulaires, dont de nombreux ancêtres d’organismes que nous connaissons aujourd’hui.
La richesse en fossiles trouvée dans la formation géologique de Kuanchuanpu, située dans le sud de la province du Shaanxi en Chine, est particulièrement intéressante car elle contient justement des restes datant de cette période. Les microfossiles remarquables documentés dans cette nouvelle étude remontent à la première partie de la période cambrienne, il y a environ 535 millions d’années.
Plus précisément, les chercheurs décrivent trois spécimens fossiles mesurant seulement quelques millimètres de diamètre qui, selon eux, représentent du tissu musculaire préservé provenant d’un ancien organe de succion.
Les chercheurs ne savent pas précisément à quelles espèces ces tissus appartiennent. Cependant, ils soupçonnent que ces animaux primitifs intégraient jadis un groupe connu sous le nom de cycloneuraliens. Ce dernier comprend notamment des animaux tels que les vers ronds.
Toutefois, étant donné qu’ils n’ont obtenu qu’une partie du tissu musculaire, les chercheurs n’ont « aucune idée » de l’apparence réelle des animaux hôtes, ni de leur comportement.
Une aiguille dans une botte de foin
Bien que les fossiles représentant ce groupe soient relativement abondants, aucun d’entre eux ne conservait jusqu’à présent de tissus musculaires ou nerveux, comme c’est le cas ici.
« Cette découverte est importante, car elle jette un éclairage sans précédent sur le système musculaire des premiers animaux, des caractéristiques qui ne sont généralement pas préservées dans les archives fossiles, mais qui sont essentielles à la compréhension des comportements des premiers animaux« , précise Shuhai Xiao, chercheur au département de géosciences de l’université Virginia Tech et auteur de l’étude. « De tels fossiles sont extrêmement rares. Ils représentent littéralement une aiguille dans une botte de foin« .
Parmi les spécimens, celui étiqueté NIGP179459 est le mieux conservé. Il est composé de cinq anneaux successivement plus grands avec des structures interconnectées. Ces petits muscles permettaient jadis la contraction et la relaxation du système de succion.
En revanche, on ne sait pas pourquoi le tissu musculaire a été préservé isolément de l’animal hôte. Une hypothèse suggère qu’après la mort des créatures, le contenu de l’intestin, y compris le phosphore et les microbes, a été expulsé du corps, conduisant finalement à une fossilisation préférentielle des tissus musculaires par rapport aux autres.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B de la Royal Society.
